EXAMEN DE L’OISEAU MALADE
Recherche et identification des symptômes
La recherche des symptômes présentés par l'oiseau et/ou celles des lésions externes, constituent l'examen clinique. Ci-après, nous avons tenu compte des signes les plus fréquents et surtout de ceux qui sont les plus faciles à observer pour l'amateur. L'observation d'un seul symptôme ne permet pas un diagnostic, sauf cas très rares. La présence de cas répétés ou simultanés est un élément important, et quand il y a très peu d'oiseaux, l'absence de cette indication complique très sérieusement le diagnostic clinique. La durée d'évolution est aussi un élément très important, parfois difficile à déterminer comme nous allons le voir à propos de l'amaigrissement.
L'examen de l'oiseau malade ‑ ou simplement de celui dont on veut vérifier l'état de santé ‑ passe par un certain nombre d'observations assez simples.
L'ASPECT DU PLUMAGE :
Lisse et brillant chez l'oiseau en bonne santé, il peut être terne chez les sujets déficients. Le hérissement des plumes n'est pas un signe en soi. Quand un oiseau a froid (température basse, fièvre, indisposition) il hérisse son plumage pour y emprisonner de l'air et augmenter son pouvoir isolant.
L'ASPECT DES PATTES :
Des pattes sales dénotent un oiseau qui ne se baigne plus, donc qui est dans un état de santé anormal.
L'ASPECT DU VENTRE :
En tenant l'oiseau dans la main, placé sur le dos, la queue tournée vers lui, l'observateur souffle doucement sur les plumes de l'abdomen, donc « à rebrousse plumes », ce qui lui permet de voir la peau. Chez l'oiseau en bonne santé, elle est de teinte gris rose, souvent jaune quand l'oiseau est gras (présence de graisse sous‑cutanée abdominale). Un ventre rouge foncé est signe d'entérite qui accompagne souvent l'hépatite. Assez fréquemment, chez les oiseaux ainsi atteints, on voit en plus une zone réduite de teinte noirâtre ou bleuâtre, juste sous les masses des muscles pectoraux, à la droite de l'oiseau. Beaucoup pensent qu'il s'agit du foie. En fait cet organe est complètement caché par le bréchet et les pectoraux et, quand il est très hypertrophié et en dépasse, il est bien rare qu'il soit congestionné ; en général, il est pâle, jaunâtre (hépatite). Ce que l'on voit, dans ces conditions, c'est une partie de l'intestin, vivement congestionnée et cela est le signe d'une entérite grave. Un abdomen très dilaté peut résulter d'une forte dilatation de l'intestin ou de celle du foie. Chez la femelle en ponte, il peut être le signe d'une rétention d'oeuf et les manipulations devront être très prudentes.
PLUMES AUTOUR DU CLOAQUE :
Des plumes collées, éventuellement souillées de dépôts blanchâtres, indiquent une diarrhée anormale.
L'ÉTAT D'EMBOMPOINT .
Il s'apprécie à la palpation des muscles pectoraux. Chez l'oiseau normal, le bréchet ne doit pas faire saillie sur les masses musculaires, toujours très développées chez les espèces dont le vol est le moyen de déplacement habituel. A l'opposé, en cas d'amaigrissement extrême, le bréchet a l'aspect d'une lame de couteau. Cet examen est très important pour la suite du diagnostic, dont un élément essentiel est la rapidité d'évolution de la maladie. Souvent, les amateurs parlent d'une évolution très rapide et soumettent à l'examen un oiseau amaigri, ce qui contredit formellement leur observation d'une rapidité d'évolution qui n'était qu'apparente. Il est bien établi, en effet, que, dans une cage où il y a de nombreux oiseaux (à plus forte raison dans une volière), un sujet malade fait, le plus longtemps possible, des efforts souvent énormes pour paraître normal et ne pas être «dominé». ou parfois attaqué et battu par les autres. Ces efforts et la tension qui en résulte sont d'ailleurs considérés par certains, comme une des causes des hémorragies méningées et cérébrales spontanées. De toutes façons, l'état d'embompoint permet d'avoir une idée de la durée d'évolution d'une maladie. Si l'oiseau est amaigri, il ne s'agit sûrement pas d'une évolution en 24 à 48 heures.