La visite de Juan Carlos au Brésil est bien évidemment stratégique au niveau économique mais aussi diplomatique. De manière surprenante, plus aucun officiel du gouvernement espagnol ne s’est rendu sur place depuis 2008. Du coup, l’Espagne met les bouchées doubles. Après Juan Carlos, c’est le président espagnol Mariano Rojoy qui se rendra à Rio le 15 juin dans le cadre du sommet sur la biodiversité.
Au nom de l’union européenne, l’Espagne vise à passer un accord de coopération directement avec le Brésil, sans passer par le Mercosur qui a tendance à bloquer systématiquement les accords de libre-échange depuis plus d’une décennie. Le gouvernement espagnol est convaincu que le Mercosur s’avère improductif après ce qui s’est passé lors de l’expropriation de Repsol d’Argentine le mois dernier.
Selon des diplomates madrilènes : « c’est difficile de comprendre pourquoi le Brésil ne profite pas davantage de ses relations avec l’union européenne car les discussions avec le Mercosur n’avancent jamais. Après tout, l’union européenne a bien passé des accords économiques avec le Chili, le Mexique, le Pérou et la Colombie. » La visite du roi d’Espagne va également servir à préparer le prochain sommet ibéro-américain qui se déroulera en novembre à Cadix, en Espagne. Des retrouvailles qui devraient être savoureuses puisqu’on se souvient que Juan Carlos avait demandé à Hugo Chavez « de la fermer » lors du dernier sommet. Reste à savoir si Hugo Chavez sera encore le président du Venezuela, les élections présidentielles ayant lieu en octobre prochain.
Ricardo Bellone