Petits poêmes sur leur trente et un… et plus – Mario Urbanet

Par Poesiemuziketc @poesiemuziketc

Mario Urbanet est un magicien, un conteur. Il a l’art, le talent et la générosité à fleur de mots. Il sait vous trousser de toutes petites merveilles et vous les présenter dans leurs plus beaux atours.

Comme il le dit lui même : « je me plais au cours de mes spectacles, à faire partager comme une friandise, par-ci par-là, une petite histoire qui s’habille de ses mots du dimanche : un poème. »
Ah que j’aurai aimé lire ou même mieux écouter ces poèmes là durant mon enfance ! Difficile de choisir un texte pour vous donner envie de vous plonger illico dans ce recueil enchanteur, mais trop court, beaucoup trop court.

Mario Urbanet nous offre des historiettes en rimes, en jeux de mots, de sens et de sons. Le tout est joliment illustré par les dessins de Bénédicte Boullet. De quoi ravir petits et plus grands restés enfants dans leur tête.
Tiens, en parlant d’enfants, on débute avec le Carnet rose. Normal quand « un jour en sortant de l’école / le mot rencontrait la parole / Ils s’épelèrent et puis sur plurent… » et… vous devinerez la suite.

Il y a aussi un merle becquetant un chat entre deux couplets du Temps des cerises. On aura une pensée pour un escargot « tout chaud » qui n’a pas la climatisation dans sa maison mais une maman qui lui chante « La souris verte. »
On croisera entre les pages, un arbre couvert d’oiseaux (L’oiseautier), des pies aux noms rigolos (Pies) ou bien des cardinaux mutins jouant aux quatre coins (Annonciation).

L’auteur s’amuse avec tout un bestiaire pour jouer avec les mots, les situations cocasses mais aussi parler de choses de grands comme de l’origine du ciel bleu (Papillons), du réchauffement climatique (L’ours à la dérive), de la beauté des couleurs et des différences (Le pain du lapin, Jeu de marelle) ou même de la guerre (Ça’ speut). Ensuite on prend le temps de déguster des tartines sur un plateau spécial et en bonne compagnie (Vache qui rit), avec de « folles aventures privées de héros » (Peur du soir).

Finalement sur leur trente et un, les poèmes de M. Urbanet chantent une belle chanson : nous sommes tous bien ensemble, et « nous sommes tous d’ici, d’une même terre, d’une même pluie. »

Bref, une friandise à savourer sans modération.

Dédale

Extrait :

Le ver qui lit

le ver luisant luit pour lire au littéraire

le halo de la une point ne lui
suffit
depuis là-haut elle le regarde lire
dans son esprit naît un doux délire

elle voit en ce ver son enfant qui
là lit
lové comme un croissant dans
son lit
elle constate ses efforts elle en est

fière
pour faire si petit autant de lumière

alors en bonne mère elle se fait
pleine
éclaire un peu plus pour soulager
sa peine
le sommeil s’empare du ver qui
s’éteint
et la lune décroît comme peau de

chagrin


Petits poêmes sur leur trente et un… et plus de Mario Urbanet – Éditions Henry – 60 pages