Il y a quelques jours, nous vous proposions un témoignage particulièrement édifiant.
Il semblerait que cela ait motivé d’autres personnes directement concernées par la vivisection pour s’exprimer également sur ce sujet, toujours à Montpellier.
En effet, voici une nouvelle lettre qui nous est parvenue et que nous reproduisons ici intégralement :
Davantage qu’un témoignage, il s’agit avant tout d’un plaidoyer contre la vivisection de la part d’une personne directement concernée par ce fléau dans son activité professionnelle.
Je suis technicienne de laboratoire en biologie et je refuse l’expérimentation animale !
Bien que technicienne de laboratoire en biologie à Montpellier, je ne travaille pas sur les animaux, car j’en ai fait le choix !
Des techniques de substitution existent et je ne supporte pas de sacrifier un animal.
Dans ma carrière, j’ai vu très peu de choses choquantes car je refuse toute expérimentation animale.
Cependant, lorsque j’étais étudiante en DUT Génie Biologie, on nous apprenait à poser des perfusions à des rats endormis, Il y avait 1 rat pour 2 étudiants.
Moi, j’avais décidé de ne pas y toucher bien sûr, mais ma binôme, trop pressée à l’idée de poser sa perfusion a commencé alors que le rat n’était pas tout à fait endormi, le rat était sur le dos et elle a voulu lui piquer la perfusion dans la queue.
Alors le rat s’est relevé verticalement comme un mort vivant, c’était affreux de faire souffrir cette pauvre bête, alors que nous n’avions que 18 ans !
Les résultats des recherches sur les animaux sont la plupart du temps hasardeux.
En effet, quand on fait de la recherche et qu’on évolue vers un univers inconnu, très souvent les expériences n’aboutissent pas.
De plus, qu’ont à voir ces animaux (chiens, rats, cochons…) avec nous et nos maladies ? Absolument rien !
D’un point de vue éthique, ce ne sont pas eux qui sont malades alors pourquoi les mêler à nos problèmes humains ?
Et d’un point de vue scientifique, ils sont bien trop différents de nous.
Pour ceux qui pensent que travailler sur des cellules dans une boîte de Petri ne représente pas ce qui se passe dans un organisme entier, je rappelle que nous sommes bien loin de la souris qui vit 3 ans, alors que l’être humain peut mettre jusqu’à 50 ans pour développer un cancer par exemple.
Je pense que c’est bien plus pertinent de travailler sur des cellules humaines in vitro ou autres techniques de substitution (pharmacogénomique).
Pour certaines maladies, il n’existe pas de « modèle animal » car elles sont spécifiques à l’homme et, dans ces cas, on se passe bien des animaux et on parvient à fabriquer de nouveaux médicaments fiables car on connaît directement leurs effets sur l’homme.
Le pire pour moi, c’est d’utiliser un animal en bonne santé, qui pourrait avoir la bonne vie de votre chat ou chien, de lui injecter l’agent pathogène, puis d’essayer de lui injecter des médicaments.
Parfois les souris développent des tumeurs aussi grosses qu’elles si bien qu’elles ont du mal à se déplacer.
Dans beaucoup d’expériences il y a aussi un « groupe témoin » d’animaux auxquels on n’a pas inoculé la maladie, mais qui seront quand même sacrifiés en fin d’expérience alors qu’ils pourraient être libérés et mener une vie normale !
Il existe des méthodes de substitution. Alors qu’attendons-nous ? Pourquoi continuer cette barbarie qui conduit à des résultats incertains ?
Vous aimez votre chien, votre chat, votre lapin, votre rat ? Alors comment pouvez-vous supporter que tant d’autres soient sacrifiés pour un problème qui ne les concerne même pas ?
L’expérimentation est interdite sur le chimpanzé en France car il est considéré comme notre plus proche cousin. Alors comment peut-on tuer ses cousins à lui : les autres singes ? Et le chien n’est-il pas le meilleur ami de l’homme ? A ses côtés depuis des siècles ?
Ces animaux sont tellement attachants que j’ai eu une collègue qui ne supportait plus de manger de la chair animale car ça lui rappelait « ses souris » torturées et disséquées dans son labo.
J’ai aussi une amie, technicienne de laboratoire, qui est tombée en dépression à cause de son activité sur les animaux…
Je pense que l’expérimentation animale continue car cela permet aux labos de dire qu’ « ils se sont donnés les moyens d’y arriver ».
En effet, l’expérimentation animale coûte cher et prend du temps, mais les résultats sont souvent difficiles à interpréter du fait d’une grande variabilité. Donc effectivement, les labos qui font de l’expérimentation animale pour leurs recherches « se donnent les moyens financiers », mais qu’en est-il de leurs résultats ?
Il y a tant de vies gâchées pour des hypothèses farfelues. Et quand bien même les résultats sur rongeurs sont concluants, quand on passe à l’homme cela ne fonctionne plus.
Alors qu’attendez-vous ? Vous aussi, exigez une science éthique !
Montpellier n’est bien évidemment pas la seule ville où l’on pratique l’expérimentation animale, mais serait-elle l’une des rares où des personnes courageuses osent rompre la loi du silence ?
Ce type de témoignage est important pour dénoncer la vivisection, faire avancer le débat et les droits des animaux.
Alors, vous aussi, qui travaillez dans un laboratoire où l’on pratique la vivisection, ou bien qui êtes étudiant confronté aux dissections, faites-nous parvenir votre témoignage !