Auteur contre l’Islande de son premier but en équipe de France depuis avril 2009, Franck Ribéry a montré un visage détendu lundi au Touquet. Soulagé du poids de Knysna et déterminé à exercer, comme en lors un Mondial 2006, une influence positive chez les Bleus. Au Touquet
Votre premier but en équipe de France depuis plus de trois ans a-t-il été vécu comme une libération ?
Franck Ribéry : Ça m’a fait énormément de bien. A mes proches aussi. Cela faisait trois ans que je n'avais pas marqué en équipe de France. Cela devenait pesant de se le voir répéter. Les gens se posaient des questions. En même temps, je ne suis pas un buteur. J'aime provoquer, percuter, faire des décalages et donner de bons ballons. J'ai reçu un bon ballon d'Olivier Giroud, une superbe remise. Et j'ai eu la chance de marquer ce but.
Comment jugez-vous votre entente avec Giroud ?
On n’avait jamais joué ensemble mais on s’est tout de suite compris. On est des professionnels. On n'a pas besoin de jouer 50 matches ensemble pour s’entendre. La rentrée d'Olivier a fait beaucoup de bien à l’équipe. On voulait absolument gagner ce match. Il nous y a aidés. Giroud me fait penser à Luca Toni. Il se met en appui pour solliciter des une-deux.
L’air du Nord vous a-t-il requinqué ?
Cela m’a fait du bien de revenir dans ma région. J'ai passé trois jours à Boulogne en famille avant de rejoindre Valenciennes. Ici, les gens sont toujours chaleureux, accueillants. C'était magnifique de sentir les supporteurs étaient derrière nous. J'avais un bon pressentiment. J'étais décontracté, libéré.
Cela vous a-t-il rappelé l'ambiance de 2006 ?
J’étais vraiment libéré, très heureux, très content. Mais ça ne me surprend pas parce que ce que j'ai fait à Valenciennes, je l'ai fait toute l’année avec le Bayern. Je ne comprends pas pourquoi je n’arrivais plus à le faire en équipe de France. J'espère que cette fois, c'est reparti.
Pensez-vous avoir reconquis le cœur des Français?
Ces derniers temps en équipe de France, je n'étais pas décontracté, pas relâché, toujours critiqué. Je sentais que quelque chose était cassée avec les supporteurs. A un moment donné, tu te demandes ce que tu dois faire. Les gens avaient envie que je sois bon. Moi aussi. Je suis le premier à venir en équipe de France pour être performant. Mais ça faisait longtemps qu'un stade français ne m’avait pas encouragé. J'espère que c'est un déclic pour tout le monde. Quand le public crie mon nom, cela donne encore plus confiance et envie de tenter des choses, de marquer, de dribbler. Ce sont des choses que j'avais perdues. Au Bayern, j'ai de l'amour. Je suis un affectif. J’en ai besoin.
Pensez-vous pouvoir apporter aux Bleus la même chose que lors du Mondial 2006 ?
J’ai beaucoup évolué dans mon comportement depuis. J’ai plus d’expérience et plus que matchs en sélection que la plupart de mes coéquipiers. En 2006 lorsque j’ai découvert, j’ai été accueilli de manière merveilleuse par les grands joueurs qui la formaient. Ils m’ont considéré comme leur petit frère. J’essaie à mon tour de faire la même chose avec les jeunes qui composent aujourd’hui l’équipe de France.
Que pensez-vous du mode de management de Laurent Blanc ?
Il laisse beaucoup de liberté aux joueurs offensifs sur le terrain. Il nous laisse jouer sans nous prendre la tête tant que l’on consent les efforts défensifs pour se replacer à la perte du ballon.
Avez-vous demandé à jouer contre l’Islande ?
J'avais posé la question à Jean-Louis Gasset. Il m'a répondu qu’il était prévu que j’entre dans le dernier quart d'heure. J'avais envie de jouer même si je n'ai rien fait en trois jours à Boulogne. J'ai juste couru vendredi avec mes deux frangins et un ami en forêt et ça m'a fait du bien.
Deux joueurs vont quitter le groupe d'ici mardi. Quelle est l'atmosphère au sein de la sélection ?
Normale. Le groupe vit bien. On ne sait pas trop. Le coach va décider qui va nous quitter. Cette situation n'est pas facile pour lui et pour tout le monde. On va être triste mais personne n'en parle dans le groupe. C'est un sujet embêtant pour tout le monde.
source : sport24