Monsieur le Premier ministre,
Passées sous silence au cours des dernières semaines de campagne de l'élection présidentielle, les menaces de plans sociaux drastiques se précisent et se multiplient aux quatre coins du pays.
3 000 emplois en ligne de mire à Air France, 3 000 également à PSA-Aulnay, 3 000 encore à Carrefour, 10 000 dans toute la filière de la grande distribution, des milliers encore à Fralib, Nouvelles Frontières, ArcelorMittal, Petroplus, SeaFrance, H2M ex-Québécor, Meryl Fiber, c'est une hécatombe annoncée.
Il nous paraît inacceptable que le gouvernement assiste impuissant à ces destructions massives de l'emploi industriel français alors que les Français ont exprimé avec force leur volonté de mettre un coup d'arrêt à ce gâchis et que votre gouvernement a affiché dans l'intitulé de son ministère l'ambition d'engager le redressement productif du pays.
C'est pourquoi, nous vous demandons instamment de prendre ce jour les deux décisions d'urgence qui s'imposent.
Premièrement, l'adoption d'un moratoire à effet immédiat sur les plans sociaux et licenciements jusqu'à l'entrée en fonction de la nouvelle Assemblée nationale.
Secondement, l'inscription en priorité à l'ordre du jour de la rentrée parlementaire d'un débat sur les mesures anti-licenciements dès le début de la session. Nous vous proposons d'inscrire dans ce débat la discussion sur la proposition de loi contre les licenciements boursiers débattue au Sénat le 16 février dernier.
Dans l'attente de votre réponse, veuillez croire, monsieur le Premier ministre, en l'expression de notre considération.
Pierre Laurent secrétaire national du PCF
Nicole Borvo Cohen-Seat sénatrice de Paris et présidente du groupe CRC
Roland Muzeau député des Hauts-de-Seine et président du groupe CRC-PG