Hit the road Jack !

Par Ninelililabo


Résumé Au lendemain de la mort de son père, Sal Paradise, apprenti écrivain new-yorkais, rencontre Dean Moriarty, jeune ex-taulard au charme ravageur, marié à la très libre et très séduisante Marylou. Entre Sal et Dean, l’entente est immédiate et fusionnelle. Décidés à ne pas se laisser enfermer dans une vie trop étriquée, les deux amis rompent leurs attaches et prennent la route avec Marylou. Assoiffés de liberté, les trois jeunes gens partent à la rencontre du monde, des autres et d’eux-mêmes. Critique Le réalisateur brésilien Walter Salles s’est attaqué à un défi presque insurmontable : faire un ‘biopic’ qui serait en même temps l’adaptation fidèle d’une œuvre littéraire inclassable ayant marqué de nombreuses générations, ‘On the road’ -autobiographie partielle de l’écrivain Jack Kerouac- et cela dans une reconstitution de l’Amérique des années 1950. Difficultés supplémentaires, il devait montrer -sans moralisme- les excès et dérapages des personnages dans un film visible sans restriction particulière. On comprend mieux pourquoi il a fallu du temps au producteur Francis Ford Coppola pour trouver quelqu’un à la hauteur du défi. Walter Salles a réalisé plusieurs road-movies dont l’émouvant ‘Central do Brasil’ et ‘Carnets de voyage’, également sur le passage à l’âge adulte d’un autre personnage encore plus mythique -Che Guevara. Dans le film ‘On the road’ -en compétition au Festival de Cannes- on suit (peut-être un peu trop fidèlement) les longues errances en voiture ou en bus de l’écrivain et de ses amis et les retours en ville (Denver, New York,…). Les acteurs sont jeunes, énergiques dans cette quête borderline d’une autre vie moins figée et d’une envie de découvrir d’autres univers (les musiciens de jazz) et populations. Très discrètement, on perçoit aussi la ségrégation de l’époque envers les Indiens et Noirs dans certains états. On peut avoir une légère réserve sur des séquences musicales trop courtes et sur le rythme du film, un paradoxe pour l’illustration de l’écrivain emblématique de la Beat generation. En conclusion, on a l’impression de voyager en compagnie de Kerouac à travers les paysages de l’Amérique du Nord dans les années ’50 et c’est une réussite de ce point de vue. Pour les afficionados, le texte original de l’auteur est exposé actuellement au Musée des Lettres et Manuscrits, boulevard Saint-Germain à Paris. Daneel