Ypsilon Éditeur publie Variations de Guerre d’Amelia Rosselli, dans la traduction de Marie Fabre, avec une préface de Jean-Baptiste Para. En savoir plus sur ce livre et/ou en lire un extrait.
Il faut rappeler également qu’Amelia Rosselli fait l’objet d’un dossier dans le numéro d’avril 2012 de la revue Europe (articles de Marie Fabre, Antonella Anedda et Andrea Zanzotto
La rime combinée l’hôtel volait. Nous combattons contre
la révolte inutile. Nous combinons les ustensiles en fer
et en goudron contre la chasteté de l’inconnu. Nous combinons
des mensonges et de fragiles revues d’avant-garde coûteuses
comme les ambitions qu’elle protègent ; nous combinons
chaque vertu en une orageuse tempête d’ironie. La
couturière qui conduisait le peloton à l’exécution éloignait
les passants avec un arbre de paix. Tempête poignard
qui m’amènes la sacristie, écarte-toi de ma tête
limée et retrouve l’hirondelle qui volait très tranquille
dans ses nids d’ironie, dans ses rêves d’allumettes
inquiètes – retrouvant son hôtel de colère
•
Si du jeûne de la rage très fraîchement me relevai
c’était car je courus à la rue. Il valait mieux renvoyer tout
projet d’attentive fermeté pour jeûner plus longuement sur l’herbe
fraîche des étoiles non tombées. Des étoiles filantes dans le désert
acclament la propriété féodale. Hors de toute violence
je contemplais le monde et acclamais la paix perdue. Je retrouvais
les sept plaies. Les plaies du monde rond et recourbé désirant
sur lui-même.
•
J’éventrai le nœud de la question mais l’on me rétorquait
que le coût du grain avait monté. Avec les hirondelles
j’étais solidaire si le grain moisissait. Le long du sentier
emmêlé de mes passions je marchais extasiée.
Quand la réalité vint avec son inaltérable
arbre de la justice moi au fond j’étais presque prête !
Amelia Rosselli, Variations de Guerre, traduction de Marie Fabre, préface de Jean-Baptiste Para, Ypsilon Éditeur, 2012, pp. 83, 150, 178
Amelia Rosselli dans Poezibao :
bio-bibliographie, extrait 1