J'entendais, dimanche matin, Pierre Rabhi parler d'aliénation à France Culture. Ce qui m'a fait penser, qu'il y a eu une mode chez
les philosophes post hégéliens de l’aliénation. Aliénation ? Un terme technique qui signifie que l’homme a perdu sa liberté, et surtout qu'une chose s'en est emparée, la religion, par exemple.
Au fond cela n’a rien d’une considération abstraite. Il
suffit d’ouvrir la radio pour entendre un économiste nous dire qu’il faut
absolument améliorer la compétitivité de notre économie. Autrement dit, les
intérêts de l’économie sont premiers. Le bonheur de l’homme est supposé être assuré par la main invisible du marché, selon l'expression élégante d'Adam Smith. Marx nomme ceci « aliénation économique ».
Mais l’économiste n’est pas le seul à en vouloir à notre
liberté. Marx n’a-t-il pas aussi désiré pour nous la dictature du « prolétariat »,
une abstraction sans réalité tangible ? Et que dire de l’écolo, qui aimerait faire obéir l'homme à la « nature » (encore
une abstraction) ?
Je me suis longtemps demandé pourquoi tout ce monde, qui se
dit amoureux de la liberté, accepte d'être asservi. (Je pense en particulier aux Américains.) J’en suis arrivé à croire que ces théories s’appliquent à nous, mais pas à lui, qui tire nos ficelles.
L’homme, le vrai, est libre.