Un temps menacée, la 15e édition du premier des grands festivals musicaux de la saison estivale arrivera en pleine forme ce week-end à Saint-Denis-de-Pile, non loin de Libourne.
Force est de reconnaître qu’il eut été dommage d’être privé d’un si bel événement. MusiK à Pile (MKP), qui se tient chaque année dans l’enceinte bucolique du Château Bômale, réussit depuis 15 ans l’amalgame parfait entre manifestation à taille humaine, atmosphère bon enfant, et programmation aussi populaire que pointue. Pêchant peut-être par excès d’audace, le programme de l’an dernier a bien failli – mauvais temps n’aidant pas – mettre MKP à plat, concède Bernard Merlet, le directeur du festival : «C’est vrai que pour le samedi de la dernière édition, on avait placé la barre un peu haut, car même si Charlélie Couture est une grande tête d’affiche, cela reste relativement élitiste, surtout avec un Florent Marchet sur le même plateau.» Résultat, on était bien loin des 2 000 personnes attendues normalement sur le site.
«Un mélange de générations»
Cette année, en revanche, retour à la recette qui marche : des artistes jeunes et de moins jeunes, des talents confirmés et des découvertes, en brassant les styles. Le vendredi 1er juin aura résolument un esprit très festif et une tonalité «plus jeune», avec le virevoltant combo de Tarbes Boulevard des Airs pour une ouverture pleine de pêche ; HK et les Saltimbanks, fondé par Kaddour Haddadi, transfuge du Ministère des Affaires Populaires, qui s’éloigne un peu du hip hop pour le mâtiner de reggae, de blues et de chaâbi – on leur doit l’hymne citoyen «On lâche rien» en 2010 et un excellent nouvel album sorti dernièrement chez Blue Line, «Les Temps modernes» ; enfin, est-il besoin de présenter Sinsemilia, qui fait halte à Saint-Denis-de-Pile sur la lancée de la tournée de ses 20 ans de carrière, dont l’énergie scénique explosive fait groover comme personne un reggae engagé.