Présentation de l'éditeur:
L’inquiétant manoir de Collinwood est le théâtre d’une véritable passion. Barnabas, fils d’un grand armateur anglais, conquiert le cœur de sa délicieuse servante Angélique. Mais cette romance va tourner court lorsque le fringant héritier demande la main d’une autre.Malheureusement pour lui, sa première compagne n’est pas une femme ordinaire. Élevée dans la magie noire et dans l’art du vaudou, elle a vendu son âme au diable pour devenir Immortelle. Déterminée à prendre sa revanche, elle le condamne à l’éternité en le transformant en vampire avant de l’enterrer vivant.Deux cents ans plus tard, Barnabas est enfin libéré de sa tombe et traque son ancien amour. Métamorphosée, Angélique est devenue une femme d’affaires redoutable. À l’aide de sa nouvelle complice Julia, Barnabas ne reculera devant rien pour se venger de celle qui a fait de sa vie un enfer.
L'avis de Phooka:
Angélique est une pauvre gamine vivant à la Martinique à l'époque des planteurs et de l'esclavage. Fille de quarteronne, elle ne connait pas son père et vit avec sa mère dans une petite cabane au bord de la mer. Elle y vit relativement heureuse jusqu'au jour où son "père" ou du moins cet homme se présentant comme tel, la retire à sa mère pour l'emmener vivre dans sa maison de pierre sinistre sur les hauts de Saint-Pierre. Là, à 7 ans elle va être initiée au Vaudou et à la magie noire. Elle va devenir bien malgré elle, une puissante sorcière.
Pas grand chose à voir avec le résumé de l'éditeur hein?
Alors pour mettre les choses au clair dès le début, ce récit se passe à priori avant l'époque du film de Tim Burton. Ce n'est pas le même contexte ou la même époque. Ce roman est centré essentiellement sur la jeunesse d'Angélique et sa rencontre avec Barnabas. La jeunesse d'Angélique, passée pour la plupart à la Martinique, n'est qu'une suite d'horreurs et de noirceurs. Si le récit est bien documenté, il manque pas mal d'intérêt. C'est un schéma classique, on a une impression de déjà vu, sans être capable de mettre un nom dessus. Magie noire, vaudou, esclaves maltraités, Angélique prisonnière, la "gentille" femme de chambre qui s'en occupe, tout ça sent la redite à plein nez et on voit arriver les quelques rebondissements de très loin.
Fort heureusement, le roman prend une nouvelle ampleur quand Angélique déménage de la Martinique pour aller s'installer dans la région de Boston, dans la maison de Barnabas qui doit se marier avec la maîtresse d'Angélique, Josette. Cette partie du récit comporte plus de surprises, même si à nouveau , les divers rebondissements ne sont pas forcément très inattendus. Mais cette partie a au moins l'avantage de faire découvrir plus de personnages, dont le fameux Barnabas dont on comprend un peu mieux la personnalité et on découvre aussi la raison pour laquelle Angélique sombre corps et âme du côté obscur
Certains lui trouveront d'ailleurs des circonstances atténuantes, mais en fait elle est juste une pauvre gamine bien trop naïve, pas très futée et croyant dans les belles paroles d'un homme qui ne cherche qu'à la séduire pour quelques minutes de bonheur. Histoire connue et rabâchée, malheureusement. On y croise aussi Josette, cette jeune femme dont Angélique est la bonne. Josette, victime malgré elle et qui se retrouve sans le savoir sur le chemin d'Angélique.
Cette seconde moitié du roman me permet de dire que ce fut une lecture non pas fascinante, mais du moins, à peu près plaisante. Sincèrement j'ai bien failli abandonner lors de la première moitié tant je trouvais le livre ennuyeux et convenu. Dommage, il aurait suffit de réduire à quelques pages (au lieu de 200), l'enfance d'Angélique, pour que le lecteur puisse comprendre son comportement dans la suite du récit et le livre aurait gagné en clarté. Le roman aurait été bien plus passionnant, en restant centré sur la relation ambiguë entre Angélique et Barnabas. C'est cette relation qui donne tout le sel au récit, c'est cette relation qui est la base de tout et qui mérite de s'y pencher. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle la deuxième moitié du roman est bien plus intéressante et sauve le livre.
Voilà un roman un peu bancal donc, qui aurait mérité des personnages plus fouillés et des révélations moins attendues. L'écriture est plutôt une réussite (oui j'avais un à priori en apprenant que l'auteur était l'actrice qui jouait Angélique dans la série Dark Shadows, à priori non fondés, mea culpa), le cadre du récit est très convenu et stéréotypé, mais se lit finalement agréablement. Je suppose que certains y trouveront du plaisir, mais il faut en tout cas savoir que ce n'est pas l'histoire du film de Burton, sous peine d'être terriblement déçu ou en tout cas surpris.
Il y a heureusement des blogueurs plus enthousiastes:
http://booksinwonderland.weebly.com/1/post/2012/05/dark-shadows.html
http://lylalibocou.blogspot.fr/2012/05/dark-shadows.html
http://les-lectures-de-mina.over-blog.com/article-dark-shadows-tome-1-la-malediction-d-angelique-lara-parker-104284472.html
et des moins aussi: Sita