Un peu plus tard et devant la levée de boucliers que ces propos ont déclenchés, elle tente de corriger sa déclaration en ajoutant : « Je suis très compatissante envers les Grecs et les défis qu’ils relèvent. C’est pourquoi le FMI soutient la Grèce dans son effort pour surmonter la crise en cours », Elle a ainsi précisé sa pensée en estimant que tous les Grecs devraient "porter équitablement leur part du fardeau, en particulier les plus privilégiés et en particulier en payant leurs taxes".
Il n’en demeure pas moins vrai que le mal était fait.
Levée de boucliers immédiate contre la patronne du FMI
En Grèce, le chef du parti socialiste Pasok et ancien ministre des Finances, Evangélos Vénizélos, a jugé que les propos de Christine Lagarde avaient "humilié" et "insulté" le peuple grec. En France, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, à la présidente du Medef, Laurence Parisot, en passant par le leader du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, se sont emparés de cette affaire pour critiquer les propos de l’ancienne ministre de l’économie. Etrange pour un gouvernement qui propose de relever les impôts et de taxer encore plus les riches.
Et pourtant...
Peut-être devraient-ils analyser un peu plus en détail les comptes de la Grèce pour s’apercevoir qu’il n’y a par exemple que 324 personnes en Grèce qui déclarent gagner plus de 1 million d’euro ! Ou encore s’interroger sur le fait que 800 000 habitations ne sont pas enregistrées au cadastre pour la bonne raison qu’elles n’ont reçu aucune autorisation (source : La Dette odieuse de Jason Manoupoulos)
A l’instar du chroniqueur Yves Tréhard, du Figaro, on peut également penser que « Christine Lagarde dit vrai. Si les Grecs sont aujourd’hui au bord de la rupture, c’est à eux qu’ils doivent s’en prendre. Champions de la fraude fiscale et de l’économie parallèle, ils ont une notion très lâche de l’État et de la solidarité collective »
Le vote-référendum du 17 juin
Dans de telles conditions, rappeler que les Grecs ont aussi une large part, non pas de responsabilité dans ce qui leur arrive, mais dans les possibilités et les conditions de s’en sortir résonne comme une évidence. Rendez-vous est pris le 17 juin pour ce qui apparait désormais moins comme la tentative de constitution d’un nouveau gouvernement après l’échec du 6 mai qu’un véritable référendum sur la volonté des Grecs de rester dans la zone euro.
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