Le grèbe huppé

Le grand bassin du parc de Marly mérite une visite quotidienne tant il recèle de trésors furtifs. La semaine dernière par exemple, il s’en est fallût de peu que je rate le grèbe huppé venu passer quelques heures seulement sur la nappe d’eau. Quelques photos à peine et hop ! dès le lendemain l’oiseau n’était plus là, parti vers de nouveaux horizons.

Le grèbe est un oiseau palmipède, appelé scientifiquement podiceps. Très commun sur toutes les eaux continentales d’Europe, le grèbe huppé fréquente en période nuptiale toutes les eaux douces bordées de végétation, où il cache son nid flottant. Ceci dit, bien que très commun, personnellement c’est la première fois que j’en vois un ! Par ailleurs, le bassin du parc de Marly n’offrant pas la végétation propice à la nidification, j’imagine que c’est ce qui l’a fait rapidement rechercher ailleurs son bonheur.

Grégaire il se rassemble en bandes en hiver. Il passe sa vie sur l’eau et plonge très souvent. Sa parade nuptiale est spectaculaire, il se dresse sur l’eau, les oiseaux se font face en secouant la tête, bec à bec, et s’offrent des morceaux de plantes aquatiques pour s’inciter mutuellement à nicher. C’est-y pas beau ? La ponte a lieu début avril et se compose de trois ou quatre œufs, couvés 25 à 29 jours par les deux parents ; les poussins suivent leurs parents dès qu’ils sont secs, se faisant parfois transporter sur leur dos.

Le grèbe huppé se nourrit de poissons (il adore la perche), d’insectes aquatiques, de têtards, grenouilles et crustacés.

D’une taille de 50cm approximativement, posé sur l’eau, il a le corps ramassé en forme de dôme, la queue peu distincte et retombant dans l’eau ; il porte son long cou très droit et s tête triangulaire est terminée par un long bec droit et pointu. En plumage de noces, sa tête est caractéristique. L’oiseau porte une double huppe noire à l’arrière du crâne, et ses joues sont entourées d’une collerette rousse, bordée de noir. Le devant du cou, la poitrine et le ventre sont blancs en toute saison.

Si grèbe est un nom masculin, certains l’emploient au féminin comme Jean-Jacques Rousseau dans Julie ou la Nouvelle Héloïse : « …je ne tirai qu’un seul coup de fort loin sur une grèbe que je manquai. » Alors un conseil, si vous croisez l’oiseau et que vous hésitez entre « un » et « une », dites que vous en avez vu plusieurs !