Magazine Sport

Terdav trail World Tour, Saint-jacques, 35e étape: les monts de Galice...

Publié le 28 mai 2012 par Sylvainbazin
En émergent ce matin, et c'est beaucoup dire, je ne me suis vraiment pas senti en forme. Le genre de sensations qui, en tant normal, vous font rester au lit un bon moment ou bien même vous font prendre votre journée. Mais bon, il n'en est pas question et comme je peux tout de même mettre un pied devant l'autre, je range mon sac pour continuer mon chemin vers Saint-Jacques. La nuit n'a pas été bonne du tout: une grosse attaque névralgique du côté de ma dent douloureuse, que j'ai soigné avec les moyens du bord, puis la fatigue, le tout associé provoquant une insomnie difficile à gérer ce matin. J'avale mon petit déjeuner au restaurant attenant l'auberge et m'en vais dans les rues de O Ceireibro. J'admire la belle vue sur les montagnes et embôite le pas des quelques pélerins déjà à pied d'oeuvre. Mon étape n'est cette fois ci pas démesurée, 40 kms, mais je sais qu'ils risquent être longs. Mon allure, certes pas encore tout à fait catastrophique, n'est plus vraiment sportive. Le décor est sympathique mais pas aussi beau que je ne l'aurai cru après les derniers kilomètres d'hier. Nous longeons souvent la route, certes très peu passante, et le camino descend ainsi tranquillement, traversant des hameaux où fleurissent bon nombre de bars à pèlerins. Les chapelles, très brutes dans leur construction de pierres à peine taillées, ont un aspect celtes assez marqué. Je traverse ce paysage dans un état quelque peu second. Ma douleur dentaire s'est calmée, mais elle est latente et m'accompagne. Au bout de 12 KILOMÈTRES, marchés à assez faible allure, je me décide à faire une pause "grande café con leche" pour me réveiller un peu. Ca marche relativement bien puisque je retrouve quelques sensations et un peu de clarté d'esprit pour entreprendre la fin de la descente vers , où font étape la plupart des randonneurs du jour. Ces derniers kilomètres sont enfin vraiment beaux et agréables. Je retrouve des chemins creux, bordés de beaux arbres, la quiétude de la forêt, les fleurs des bois qui tapissent le bord du sentier. Dans un village,je croise de très beaux châtaigniers aux troncs impressionnants. Ces centenaires ont du voir passer bien des pélerins. Triacastela est bientôt là, finalement. J'hésite à m'y arrêter déjeuner car il n'est que 12h30, et comme apparemment tous les hameaux possèdent leurs restaurant... j'opte pour continuer un peu plus loin et me rapprocher ainsi de mon point d'arrivée. Le décor est vraiment agréable, mais j'ai tout de même bien envie d'arriver assez tôt pour me reposer. Je suis fatigué... Et bientôt affamé! Les hameaux, de ce côté ci, se résument à quelques maisons. Un tracteur, des chiens qui aboient... c'est tout. Pas plus de restaurant que de beurre en branche... Je dois faire un certain effort pour poursuivre ma marche. Les très rares randonneurs qui se sont aventuré là cet après-midi ont l'air d'être dans le même cas que moi. Pourtant, que cette portion est bucolique. Une rivière en contre-bas, de beaux chênes, le chant du coucou, un vol de cigogne... j'essaie de tout de même profiter de cette quiétude et de cette beauté. Il me vient aussi à l'esprit, dans les brumes de mes pensées, un peu plus fortement les raisons pour lesquelles je suis là, à marcher sur ce chemin. Si ces derniers jours m'ont rappelé à quel point le défi physique, sportif que je me suis lancé n'est tout de même pas si facile, ces difficultés me rappellent aussi à quel point je cherche ce genre de situation, ce dépassement qui permet de se sentir vivre et d'approcher aussi de l'harmonie naturelle. Sur un chemin aussi emprunt de spiritualité que le Saint-Jacques, j'ai rencontré des motivations très diverses et respectables. La rechcehrche spirituelle, qu'elle passe par un défi physique et mental ou par un stop dans chaque église, est parfois, plus que souvent, présente. Pour moi, qui ne suis pas un chrétien pratiquant du tout, marcher sur ce chemin est cependant plein de sens, j'aime mettre mes pas dans ceux des pélerins. Je crois aux forces de l'esprit, et dans ces instant là, je sens qu'elles peuvent m'habiter, d'une certaine façon. Mais la présence, enfin, d'un établissement où l'on sert à manger me rappelle aux turpitudes toutes terrestres de ma condition d'hommme qui marche. Pas un grand choix cependant pour épancher ma faim. Je m'en contente, d'autant plus qu'il ne me reste que huit kilomètres pour atteindre Sarria, mon étape du jour. J'y arrive d'un pas presque de flâneur, juste avant 16h. Le temps de trouver la belle auberge San Lazzaro où l'on m'aloue une chambre agréable, et je m'écroule un moment pour récupérer. Ensuite, je ressortirai visiter un peu le petit centre ville de ce gros bourg au pied des montagnes, et inaugurerai ma soirée par un bout de tortilla accompagné de vin blanc. Il faut vraiment que je récupère un peu pour poursuivre mon chemin en meilleure disposition pour vraiment l'apprécier. Le fait de terminer maintenant par des étapes raisonnables devrait bien m'y aider...

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Sylvainbazin 13085 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines