Pékin sanctionné de boycott ?
Par Laurent DUYCK
De Sports.fr
Comment faire pression sur la Chine ? Depuis que des manifestations ont éclaté la semaine dernière à Lhassa, la capitale du Tibet, contre l'autorité chinoise, faisant 16 morts ce week-end selon les autorités de Pékin, plus de 80 à en croire le parlement tibétain en exil, la question agite la communauté internationale. Et la solution d'un boycott des prochains Jeux Olympiques (du 8 au 24 août) n'en finit pas de prêter au débat entre les partisans de la solution forte et ceux pour qui les JO sont une invitation lancée à la Chine de se joindre au banquet des droits de l'Homme.
Evoquée lundi par François Hollande, le secrétaire national du Parti socialiste (PS), appelée depuis plusieurs mois par des organisations non gouvernementales (ONG) comme Amnesty International ou Greenpeace, désirée par nombre de personnalités comme Bernard-Henri Lévy, Jack Lang ou Richard Gere, l'hypothèse d'un boycott se heurte pour le moment aux capitales internationales et aux autorités sportives, lesquelles estiment qu'elle ne constituerait pas une réaction appropriée à la répression en cours par la Chine des émeutes au Tibet.
"Nous condamnons la violence. Mais sur la question du boycott des Jeux, personne aujourd'hui autour de la table ne pense qu'un boycott constitue la réaction appropriée", a ainsi déclaré Jan Figel, commissaire européen chargé des Sports, lors d'une conférence de presse tenue lundi à l'issue d'une réunion en Slovénie entre les 27 ministres des Sports de l'Union européenne (UE) et des représentants du Comité international olympique (CIO).
Le dalaï-lama contre l'annulation des JO
"Pour moi, ce serait une grande erreur. Le boycott des JO précédents n'ont jamais fait avancer les droits de l'Homme. (...) Le fait d'y aller, va, au contraire, les pousser à s'ouvrir, les exposer, les obliger à prendre leurs responsabilités", a réagi au micro de France Info Bernard Laporte, le secrétaire d'Etat aux sports, se faisant le relais de son homologue aux droits de l'Homme, Rama Yade, qui a réitéré lundi la position du gouvernement: "Dans l'histoire, (de telles actions) sont rarement efficaces". "Les sportifs font du sport, il ne faut surtout pas les prendre en otage et mélanger tous les genres", a ajouté l'ancien sélectionneur du XV de France se faisant l'écho de Patrick Hickey, le président du comité olympique européen: "Les seules personnes qui sont punies par les boycotts sont les athlètes".
"Le Comité international olympique partage la volonté du monde entier de parvenir à une résolution pacifique des tensions survenues ces derniers jours dans la région tibétaine de Chine", s'est contenté de réagir l'instance internationale par la voix de sa porte-parole, Giselle Davies. "Nous espérons que le calme reviendra le plus rapidement possible dans la région", a-t-elle ajouté, confirmant la position de son président, Jacques Rogge, qui déclarait vendredi depuis Porto Rico que le CIO n'était pas une organisation "d'activistes".
Sans appeler au boycott des JO, Reporters sans frontière (RSF) condamne l'attitude de Pékin qui a fermé les portes de Lhassa aux journalistes étrangers. "La liberté de mouvement des journalistes étrangers était l'une des rares avancées constatées avant les Jeux olympiques, dans le domaine de la liberté d'information, a affirmé l'organisation. Mais elle est aujourd'hui bafouée par le gouvernement chinois confronté aux protestations des Tibétains. Une fois de plus, les autorités chinoises piétinent leurs engagements liés aux Jeux Olympiques et se donnent les moyens de réprimer sans témoins une révolte tibétaine."
Apôtre de la non-violence, le dalaï-lama a dénoncé un "génocide culturel" mais a estimé dans le même temps que "le peuple chinois a besoin de sentir fier. La Chine mérite d'accueillir les Jeux Olympiques". La voix de la sagesse? article paru sur le site du journal du dimanche : http://www.lejdd.fr/cmc/sport/200812/pekin-sanctionne-de-boycott-_104004.html http://www.lejdd.fr/ Tibet Infos Presse http://www.iblogyou.fr/tibetip
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