genre: science fiction (interdit aux - 12 ans)
Année: 1988
Durée: 1H45
L'histoire: Dans un futur proche, la ville de Detroit est la proie du crime et de la corruption. Les services de la police inventent une nouvelle arme: Robocop, mi-homme, mi-machine, qui a pour mission de faire respecter la loi. Mais tiraillé par ses souvenirs lorsqu'il était humain, Robocop veut retrouver ceux qui l'ont assassiné.
Attention, cet article n'est pas une critique du film Robocop puisque ce long-métrage inclassable a déjà été chroniqué sur ce blog.
Non, il s'agit de vous présenter les différents bonus du film, qui se divisent en plusieurs segments: De chair et d'acier= le making-of de Robocop, le film commenté par Paul Verhoeven, le tournage de Robocop et la création de Robocop.
Dans la partie intitulée de Chair et d'acier: le making-of de Robocop, Paul Verhoeven et son équipe précisent que le film est venu après Terminator, réalisé par James Cameron en 1984.
Le but est évidemment de proposer un film de science fiction bien différent. En dehors de Terminator, l'armure de Robocop fait directement référence au robot de Metropolis de Fritz Lang.
En résumé, cela rejoint la thématique de l'homme derrière la machine. Ce sera aussi la ligne directrice de Robocop.
D'ailleurs, lorsque le script de Robocop a été proposé aux producteurs, le titre du film était considéré comme stupide. Comment rendre crédible l'histoire d'un flic qui devient une machine ?
Au départ, Paul Verhoeven sera sceptique mais il changera d'avis en lisant le scénario. C'est aussi son premier film américain.
Dans un premier temps, ce sera Michael Ironside qui sera auditionné pour le rôle de Robocop, mais l'acteur est trop grand pour entrer dans le costume.
C'est donc Peter Weller qui est choisi pour incarner Alex J. Murphy.
Concernant le costume du robot policier, Rob Bottin, le concepteur des effets spéciaux, proposera plusieurs maquettes.
Au départ, le costume de Robocop ressemblait davantage à une sorte de Judge Dredd. D'ailleurs, le choix du design entraînera de nombreux conflits entre Rob Bottin et Paul Verhoeven.
Le tournage du film est particulièrement difficile. Il fait une chaleur étouffante et Peter Weller perd plusieurs kilos par jour.
Ensuite, l'acteur a toutes les difficultés du monde à marcher et à se mouvoir sous le costume de la machine. Pour certains mouvements, il sera guidé par un professeur d'arts martiaux.
Enfin, le film dépasse largement le budget et le temps qui lui sont impartis. Ce qui pose évidemment des soucis aux producteurs, qui commencent à faire pression sur le réalisateur.
La conception d'ED 209 est également évoqué. ED 209 doit ressembler aux jouets japonais. C'est une machine aveugle qui se répère et agit en fonction du bruit qu'il perçoit. En vérité, ED 209 est un pur produit américain, une machine de guerre redoutable, censée faire respecter la loi.
Le robot est animé en stop-motion (image par image).
Pour le reste du reportage, Paul Verhoeven et son équipe reviennent sur les thématiques du film. Robocop est avant tout une satire des années 80 et du Reaganisme. Par exemple, le personnage de Bob Morton (celui qui est à la base du projet Robocop) est la caricature même de l'homme d'affaire pressé, prêt à tout pour avoir la place de numéro un au sein de l'OCP.
Quant à l'OCP, il s'agit d'un cartel qui détient la police, l'armée et les hôpitaux. En résumé, toutes ces grandes instances sont désormais privatisées.
Paul Verhoeven revient également sur la mort de Murphy (Peter Weller). La mort du policier intervient assez tôt dans le film.
C'est aussi la séquence la plus marquante du film. Elle est destinée à poursuivre le spectateur, la mort de Murphy faisant référence ici au supplice du Christ sur la croix. Pour Murphy, il ne peut y avoir de résurrection sans crucifixion.
En un sens, Robocop est une sorte de Jesus américain, mais c'est aussi un robot qui devient de plus en plus humain au fur et à mesure du film.
C'est aussi un "être" en pleine crise existentielle qui cherche avant tout à affirmer son identité, celle d'Alex J. Murphy, un policier massacré par quelques psychopathes, et sacrifié par l'OCP au nom d'ambitions plus importantes.
Mais j'y reviendrai largement lors d'un prochain dossier cinéma (dès demain).
En vérité, la version officielle de Robocop est beaucoup plus violente que la version officielle. Mais ici, la violence est volontairement exacerbée et souvent tournée en dérision. Le but est de proposer une métaphore sur l'Amérique moderne, sur le capitalisme forcené et de refléter une société primaire.
Dans les segments intitulés le tournage de Robocop et la création de Robocop, Rob Bottin revient sur la mort de Murphy.
Pour la mort du policier, le concepteur des effets spéciaux a utilisé plusieurs prothèses. Il créera également un mannequin de Murphy pour la séquence où le flic se prend une balle dans la tête.
Autre séquence difficile, celle où Robocop s'attaque à un entrepôt de drogues et doit affronter des dizaines de criminels.
Parmi eux, se trouvent ceux qui l'ont assassiné. Cette séquence demandera une préparation minutieuse et plusieurs jours de répétition.
Des petits explosifs sont placés un peu partout dans l'entrepôt. Quant aux acteurs qui tirent sur Robocop, ils sont munis de gilet avec des sachets de sang destinés à exploser au moindre impact.
Voilà pour ce qui est des bonus dvd et du tournage du film !