Voilà bien une chanson complètement oubliée, pour autant d’ailleurs que quelqu’un (à part ma famille) l’ait jamais connue ! J’exagère sans doute, car ce 45 tours a quand même été publié chez « Ronnex Records », label qui édita de nombreux artistes entre 1951 et 1980.
Roger Guitary fut un de ceux-là. Il publia encore en 1967 deux autres 45 tours chez « Monopole Records » (Occupée et Juliette), sous le nom de Roger Wauthy cette fois. Il se rapprochait ainsi de son vrai nom : Roger Wautherickx !
Pour tout dire, ce brave Roger Wautherickx – il était effectivement très brave – était le livreur des légumes et autres aliments que ma maman commandait dans une supérette avant la lettre située près de la Place Vanderkindere. Assez naturellement, il nous avait proposé ses productions et comme c’était à l’époque quasiment un des seuls disques « modernes » que nous avions à la maison, il est beaucoup passé sur le Teppaz familial !
Le disque paraît en 1965, soit un an après que Robert Cogoi a représenté la Belgique au Concours européen de l’Eurovision, à Copenhage. Ce chanteur était alors en pleine gloire et on ne peut nier la parenté dans la voix et dans la manière de chanter des deux artistes. Enfin, « artiste » est peut-être un grand mot pour désigner Roger Guitary !
Quant à la chanson « L’espoir fait vivre » – la face B du 45 tours – elle ne mérite évidemment pas de figurer au panthéon des plus belles chansons françaises, mais je l’aime bien ! Moi qui avais 12 ans lors de sa découverte, elle me faisait rêver au moment béni où j’aurais enfin 18 ans ! Tout ça a bien changé ? Ah bon…
L’espoir fait vivre, ma chérieÉcoute bien ce que j’te disQuand tu auras tes 18 ansEt de plus rien tu ne dépendsC’est mieux d’attendre encore un peuAvant de faire ce que tu veuxLa vie n’est pas si drôle que çaTout change quand tu es dans mes bras
Chez toi chérie je le sais bienOn voudrait nous séparer demainLaissons-les dire, laissons-les faireNous nous aimerons une vie entière
L’espoir fait vivre, ma chérieÉcoute bien ce que j’te disQuand tu auras l’âge désiréAlors on pourra bien s’aimer