C'était le matin
J'avais dormi comme une masse
Et j'avais mal.
"Tu m'as pris un Tranxène?
-Tiens, vérifie."
Elle déjeunait
J'ai ouvert le buffet
Et foutu la moitié des boîtes en l'air.
Au repas
On se rappelait encore
Au bon souvenir
Du 12 Décembre
L'horreur que c'était pour elle
Et caetera
Me suis contenté de répondre
"Ça fait six mois
Que j'me tiens à carreaux
Non?"
Elle a touché le bois de la chaise
Suivant l'expression.
Plus rien à fumer
Les pharmacies qui ne sont pas ouvertes
Je comptais juste les heures
Jusque demain matin.
Je pourrai être en train d'écrire
Et tu regarderai
Par-dessus
Mon épaule
Me dire que c'est de la merde
Ou que c'est pas trop mauvais.
Je n'aurai pas besoin
De flinguer ce que je ressens
Parce que ça ne me rongerait plus
Et je pourrai dire
"Il / elle / tu pourrait être fiers de moi".
Il n'y a que moi pour me priver de tout ça
Même s'il y a la douleur
L'ennui
Doit bien y'avoir
Un putain d'oasis
Une vision parallèle
Où les gens ne tirent pas la gueule
Où on irait juste se promener le soir
Où ma mère n'aurait
Pas encore
A s'inquiéter de me retrouver crever
Encore au fil du temps.
Cette dernière phrase
Me colle les larmes aux yeux
J'ai envie de pleurer
De boire à en crever
Juste décoller
Du réalisme de merde
Tout ça ne me convient pas
Je suis détestable
Certainement un monstre
Peut-être bien
Que les meilleurs liens que je tissent
Sont ceux avec mes clients
Totalement éphémères
Comme mon propre souvenir.
Peut-être bien
Que je devrai me couper les cheveux
Acheter de nouvelles Fryes
Des lunettes de Soleil
Et peut-être créer autre chose
Avoir mal sans être aigri
Prendre ma codéine sans que ce soit
Plusieurs boîtes par jour
Sauf le week-end
Et les jours fériés
Je sais que tout ça pourrait être différent
Que je fais du bien aux femmes
Lorsqu'elles me quittent
Mais D. m'a donné un exercice
Alors je ne me plains plus
Et j'essaie d'avoir une avance.