Akram cherchait avec ardeur, depuis toujours, la connaissance véritable. D arriva un jour chez un sage qui savait les secrets de la vie.
Akram demanda que lui soient révélés les mystères. Le sage dit simplement :
« Les choses importantes d’abord, et une seule chose à la fois. »
Pendant des années, Akram servit le maître en tout, mais la seule chose qu’il était sûr d’avoir appris, c’est qu’il y aurait un âge d’or dans plusieurs siècles.
« En ce cas, je vais me transporter dans les siècles futurs », se dit-il, car il ne pensait pas que le sage puisse faire quoi que ce soit pour lui en attendant.
Akram quitta l’adepte, parcourut le monde, finit par trouver un maître plus à sa convenance : un fakir faiseur de miracles qui consentit à le faire tomber dans un sommeil de sept cents ans.
Quand il se réveilla, ce fut pour se retrouver, seul, parmi les ruines de ce qui avait été, selon toute apparence, une civilisation puissante : vestiges de palais imposants, magnifiques jardins envahis par l’herbe, merveilles de toute nature éparpillées dans le paysage.
Pendant des jours Akram chercha un signe de vie. Un filet de fumée lui signala enfin une présence humaine. Il découvrit une habitation. Quelqu’un se tenait tout près : un derviche solitaire, farouche, vêtu d’une robe rapiécée.
« Je cherche l’âge d’or, dit Akram.
– Tu l’as manqué, dit le derviche : de deux cents ans. »
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