L’Académie française

Publié le 28 mai 2012 par Dubruel

(D’après Claude Gagnière, « Pour tout l’or des mots », éd. R.Laffont) :


En 1570, la première Académie française est l’œuvre de Jean-Antoine de Baïf et de Joachim-Thibault de Courville désireux de réunir au sein d’une assemblée les « beaux esprits » de l’époque : Dorat, Ronsard, Jodelle, Belleau, Pontus de Tyard.

Le nom d’académie leur avait été donné en souvenir d’un jardin d’Athènes où Platon enseignait à l’élite de la jeunesse athénienne.

Bien que Charles IX eût accordé à cette assemblée les lettres patentes lui conférant l’officialité, l’expérience ne dura pas.

Valentin Conrart, conseiller de Louis XIII reprit l’idée en 1629, date à laquelle il commença à réunir chez lui des gens de lettres. Afin de mieux contrôler ces réunions amicales, Richelieu s’empressa de les officialiser. Ce cénacle passa de 9 à 12 membres. Le Cardinal en deviendra le protecteur. Il exercera même à travers elle une véritable dictature sur les lettres. (par exemple : Corneille ayant refusé de vendre « le Cid » à son Eminence, il fit condamner la pièce par l’Assemblée  !)

Le 13 mars 1634, eut lieu la première séance de la nouvelle assemblée qui, une semaine plus tard (Date historique du 20 mars 1634), se dota du nom prestigieux d’Académie française

En 1639, le nombre d’Académiciens passe de 34 à 40.

Louis XIV, qui se voulut le protecteur de L’Académie, institua par l’intermédiaire de Colbert, les jetons de présence. Dans un discours reflétant bien sa modestie, le Roi Soleil s’adressera ainsi aux Académiciens : « Vous pouvez juger, Messieurs, de l’estime que j’ai pour vous puisque je vous confie la chose au monde qui m’est la plus précieuse : MA GLOIRE ! ».

L’Académicien Paul Morand écrira : « L’Académie ? Avec une minuscule, c’est un corps de jolie femme. Avec une majuscule, c’est un corps de vieux barbons ! »

L’Académicien Paul Barrès dira : « Il est bien plus facile d’être immortel de son vivant qu’après sa mort. »

Et d’Henri Jeanson : « Être immortel, c’est tout de même être un petit peu mort. »

Dans les années 1995, un costume d’Académicien coûtait 150 000 francs !