Moi, j’ignorais jusqu’à ce jour que Vilmo soit alcoolique. Aucun indice, sauf peut-être ses narines virant souvent au rouge de cadmium. Rien de bien méchant toutefois.
C’est lorsque nous nous fûmes garés à proximité d’un champ de carottes sur la route de Bessas et qu’il sortit le panier de pique-nique du coffre de notre » IMPALA » blanche 1973, ( propriété du Mouching), que son addiction au dieu Bacchus ne fit plus aucun doute.
Tout d’abord, une bouteille de Pastis 51 (Messieurs des établissements Ricard, pensez à nous envoyer le chèque promis ! La publicité sur le Mouching, c’est pas gratuit ! !) fut la première victime de nos agapes. Puis un merveilleux blanc du pays de Loire pris la route de nos verres afin d’accompagner dignement les délicieuses moules de bouchot à la crème d’Ysigny.
Deux bouteilles de Châteauneuf-du-Pape cuvée « la Mordorée » 2001 furent les victimes suivantes, merveilleux accompagnement du rable de lièvre aux morilles.
Un divin flacon de Sauternes couleur d’or fut enfin ouvert à la santé des îles flottantes que Vilmo nous avait cuisiné à la perfection. Je passe sous silence l’armagnac centenaire dont il nous abreuva allègrement pour mettre un point final à ce lunch impromptu . Tout ça pour expliquer que notre virage à 140 km/heure sur le pont de Gravière avait toutes les chances d’être inscrit comme pièce de Musée dans le » Guiness book of record » du code de la route , raison de la chute de notre immaculé véhicule dans la rivière, environ 2 m 20 plus bas.
Nous étions, vous pouvez le deviner aisément dans de telles brumes alcooliques que nous nous aperçûmes de rien , et que, à peine avions nous touché les flots, Cyril sortit sans plus attendre sa canne à pêche de son sac et, au second lancer, captura un brochet vivace, bientôt rejoints par deux très jolies truites de belle taille qui s’endormirent rapidement sur le siège arrière de notre automobile.
Événement qui prouverait s’il le fallait, que l’ivresse et la pêche à la mouche ne sont nullement incompatibles .