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Mauriac à Malagar

Publié le 28 mai 2012 par Sheumas

Malagar est l’un des lieux de vacances dans lesquels se rendait l’écrivain bordelais lorsqu’il avait besoin de calme et de sérénité pour écrire. Le manoir trône au milieu des vignes, à flanc de coteau et sous un ciel souvent bleu. Des cyprès bordent le sentier qui monte à l’entrée principale. Tout au long de ce sentier, le promeneur peut relire des fragments de son œuvre, des pensées inscrites sur une rangée d’une dizaine de plaques disposées régulièrement tout au long des 200 mètres d’ascension. Il avance doucement, perçoit peu à peu « le génie » du lieu, croit même entendre la voix brisée du grand écrivain qui avait pris l’habitude, à chacune de ses arrivées à Malagar, de passer par la cuisine.

   La visite s’accomplit dans ce sens. De la cuisine vers le bureau du maître. C’est le vœu de la famille qui a accepté d’offrir cette aventure littéraire à quiconque voudrait retrouver la trace de ses écrits. Un guide amène de salle en salle et raconte comment les livres venaient à éclore. « Le Nœud de vipères » par exemple a été entièrement pensé dans cet espace et la description des lieux y fait directement référence.

   Le narrateur, Louis, cet ours contre lequel se ligue la famille avide d’héritage, se tapit dans la chambre du haut. De la même façon, le romancier s’était ménagé un espace pour laisser bourdonner, tournoyer, s’agacer ses idées. Il nommait ce bureau du nom du lieu dans lequel, au moment de la corrida, le taureau s’excite dans l’obscurité de sa rage avant d’entrer dans l’arène pour foncer sur l’élastique du torero.

   Afficionados, à vos livres ! Le taureau est coriace et les lignes qui saignent parlent de passion et de furie...


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