Il était prouvé depuis longtemps qu'un passage à la grande école ne garantissait en rien un travail dans le pays-village à tête de chien. Leur existence était un mystère pour les singes d'une autre génération et le resterait. Obsurcis par les nuages du sommet, les singes de la montagne ne consédéraient en rien les petits singes rouges auxquels ils ne pensaient jamais.
En fait c'est faux, ils y avaient pensé à ces petits singes ce jour de février là quand ils ont décidé de leur exiger des sous pour renflouer leurs investissements gaziers, nordiques, d'amphithéâtre Nordiques, d'Îlots ou tout simplement pour baigner dans la saisons des bonis.
Les singes rouges vivaient leur vie, innocents et relativement en marge, dans un pays-village qui ne demandait pas mieux que de les y garder. Ils regardaient de leur branche de petit arbre la litanie de violence et d'excès du monde des grands singes mais y étaient peu impliqués. Vivre en harmonie avec les vieux singes de la montagne était déjà suffisant, si il fallait en plus qu'ils fassent la gigue des excès...non, ils auraient un jour eux aussi, leur juste chance. Chacun sa branche.
Là, était l'erreur des singes de la montagne.
Pas les singes du pays-village.
C'était beaucoup de cela dont il s'agissait: de plaintes, de part et d'autres, chez toutes les races de singes.
Seul le temps pourrait le dire.
Il ne s'agissait plus uniquement des petits singes rouges. Il s'agissait d'une bonne partie de la race. Une vague de 70% de mécontentement qui se levait tranquillement.
Un important clivage, non sans ciccatrices visibles à court terme, se formant toutefois entre les singes des villes et ceux des régions. Entre les générations aussi.
Mais pour le moment, la fumée sortait de la tête de la montagne des singes.
Une montagne en forme de tête de singe.