Doc Adn ( Adnane), président du quarante sixième vendredi du vin nous propose comme thème « Syrah la-globe-trotteuse enjôleuse ».Vaste programme ! J’ai choisi, pour rendre, modestement, un hommage mérité à Simon Maye, disparu fin avril à l’âge de 90 ans, de déguster une syrah « vieilles vignes » de sa production dans le millésime 2006.
Le vin a accompagné un lapin à la provençale avec un boulgour de riz. L'accord s'est montré séduisant et sans fausse note, pour véritablement mettre en musique une symphonie des papilles, alerte et enjouée, gouailleuse par la multitude des épices qui s'expriment.
Simon Maye est à l’origine, avec une vingtaine de vignerons, à la fin des années 1960, du renouveau des vins suisses fondé sur une recherche exigeante de la qualité. S’il avait laissé les rênes techniques à ses fils, animés de la même passion que lui, depuis 1986, il gardait un oeil attentif sur la gestion et la production du domaine. Faut-il rappeler, pour ceux qui auraient encore des doutes sur la qualité des syrahs élaborées, que leur syrah « vieilles vignes » 2001 avait triomphé, dans une dégustation à l’aveugle, où étaient présentes les plus grandes bouteilles du gotha mondial de ce cépage.
Simon Maye : Syrah « vieilles vignes » 2006
Cette bouteille a été dégustée sur une durée de 24 heures, sans mise en carafe. Elle a offert tout son potentiel, lors de la deuxième dégustation.
La robe est très soutenue à profonde, avec des reflets de couleur sanguine à violine. Le nez intense et noble évoque le clou de girofle, le poivre de Setchouan, le cassis écrasé, la cerise, le zan, avec un élevage de qualité (bois précieux). La bouche est soyeuse, allongée, avec des tannins fins et racés, très bien tenue dans un centre serré et dense agrémenté de fruits juteux. La finale est étirée, très persistante, bien dessinée, aérienne, d’une grande fraîcheur et déjà complexe dans ses saveurs. Noté 17,5, même note plaisir