Si l’argentin a fini la rencontre en trombe, il l’avait tout autant débuté sur un train d’enfer, prenant à la gorge son rival impuissant. Ses coups droits de mastodonte et une ribambelle d’erreurs adverses lui offrent sur un plateau la première manche. D’emblée de second set, Del Potro s’empare du service d’un ibère visiblement agacé de servir d’essuie-glace. Mais à 3-2 service à suivre, la mécanique du gaillard de Tandil s’enraye et Montanes sonne la révolte. Transcendé, sur son petit nuage, il pousse « Delpo » au tie-break et remporte magnifiquement un jeu décisif au scénario hitchcockien (Del Potro menait 5-2 et finit par le céder 5-7). Le vainqueur de l’US Open 2009, déconfit, affiche la mine des mauvais jours et semble surpris de se retrouver à un set partout.
Les minutes passées sur le court pouvant jouer un rôle crucial en vue de la deuxième semaine, le Nº9 mondial décide alors de passer à la « surmultipliée ». Soit lâcher à nouveau ses coups et mettre l’accent sur son jeu de jambe. On ne reverra Montanes que 45 minutes plus tard, lors de la poignée de main finale.
Ce dimanche, Del Potro n’a pas impressionné et a évité de justesse une grosse frayeur inutile. Toutefois, comme il l’a lui-même souligné en conférence de presse, l’essentiel est ailleurs. Une place au 2nd tour de Roland-Garros.
Aujourd’hui 3 des 6 autres « légionnaires » argentins engagés Porte d’Auteuil seront sur le pont. Le « roi David » Nalbandian (40) affronte le jeune roumain Adrian Ungur (92), qu’il avait difficilement battu l’an passé en Coupe Davis. Un match que le double demi-finaliste à Roland-Garros (2004 et 2006) avait d’ailleurs terminé perclu de crampes et au bord des larmes. Leonardo Mayer (62), qui défend un 3ème tour (défaite contre Robin Soderling), se frottera en fin d’après-midi au talentueux belge Olivier Rochus (63). Issu des qualifications, Horacio Zeballos (108) tentera de continuer son petit bonhomme de chemin en écartant de sa route le Wild-card français Eric Prodon (115). A noter aussi le duel 100% colombien entre le gaucher Alejandro Falla (52), 1/8ème de finaliste en 2011, et son longiligne compatriote Santiago Giraldo (50).
Maurice Neyra