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Game Other - Contrat à moitié rempli

Publié le 18 mars 2008 par Benjamin Mialot
Je me souviens encore de ma découverte d'Half-Life. A l'époque, la chaîne Game One me faisait briller les yeux (c'est dire si j'étais jeune et pas bien malin) et l'émission Level One avait consacré l'une de ses itérations au FPS de Valve. Un choix idiot, puisque le testeur avait à peine pu dépasser la longue et stupéfiante introduction interactive du jeu. Ce qui avait pourtant suffit à me convaincre d'embarquer dans cette expérience inoubliable. Puis vint Half-Life 2, nouvelle claque (réalisation de haut vol, gameplay scotchant, histoire prenante, comme son prédécesseur), même sans la surprise des premières fois. Et puis il y a eu cette idée saugrenue de prolonger sa durée de vie au moyen d'une trilogie d'épisodes, histoire de trouver une dynamique narrative digne des meilleurs séries américaines (et d'arracher un peu de pognon des mains moites des fans).
Et autant je suis admiratif des productions du studio, autant avec Episode One, je dois bien concéder qu'ils se sont un peu vautrés. Coup d'envoi sans génie, ce premier épisode se contente en effet de recycler sans forcer les éléments qui ont fait le succès de son aîné, selon un schéma inverse. Après avoir traversé City 17 pour gagner la citadelle des Combines pour la faire sauter, Gordon Freeman doit maintenant ralentir l'explosion et s'échapper avant de finir vaporisé. Petite nouveauté : Alyx Vance vous accompagne quasiment tout au long de cette courte aventure, avec son flingue, ses talents scientifiques et ses traits d'esprit. Une association qui offre son lot de bonnes idées (éclairer à la torche les lieux sombres pour qu'elle allume les zombies, attraper des rollermines pour qu'elle les trafique et les retourne contre l'ennemi) et dialogues/doublages haut de gamme mais qui, malheureusement, anéantit tout challenge. En effet, Alyx est virtuellement immortelle et il faut vraiment la regarder en gloussant se faire submerger par les adversaires pour qu'elle daigne rendre son dernier soupir. Mais bon, à la limite, comme elle renforce l'immersion, inutile de l'accabler plus.
Plus embêtante est la façon dont Valve a recyclé son savoir-faire : un seul nouveau type d'ennemi, un original en plus, le Zombine, soit un Combine avec un Headcrab sur la tronche dont on se demande pour quoi il n'y en a pas eu plus tôt ; pas de décors inédits (base high tech, environnements urbains fantômes...) ; aucune arme supplémentaire ; des énigmes routinières au Gravity Gun (pourtant toujours aussi plaisant à l'usage grâce au moteur physique Havok) ; des séquences épiques oubliables (un Strider, un Gunship, un Antlion Guard comme d'habitude), pas d'informations cruciales sur le (passionnant) flou scénaristique de la saga. Bref, à part un petit air de survival lorsque l'attente d'un ascenseur implique de résister à des assauts de zombies, ce n'est pas la joie.
Pourtant, le plaisir de retrouver cette science-fiction un rien Orwellienne est au rendez-vous, le level design est impeccable en dépit de son manque d'originalité (dur, quand on a gouté à la beauté de la map Lost Coast qui illustrait le potentiel du HDR), la réalisation technique est toujours au niveau (il suffit d'admirer la modélisation des visages), le rythme soutenu... Bref, Half-Life 2: Episode One remplit le cahier des charges. Dommage que Valve ait oublié au passage que, au milieu des convertis, il s'en trouve des plus exigeants que d'autres.


Half-Life 2: Episode One (Valve Software) - 2006
Verdict du Père Siffleur
Père Siffleur

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