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Le syndrome de la bureaucratie sécuritaire - 1 et 2
A présent je ne sais que penser.
J’ai l’impression que les choses se sont brouillées,
que l’administration de mon pays m’oblige aujourd’hui de façon étrange et inattendue,
à un retour en arrière.
Michka Assayas
Faute d’identité - page 19
Nous avions formé le projet de vacances familiales chez mes beaux parents à San Diego en Californie en juillet.
C’était l’occasion pour mon fils aîné et sa compagne, installés à Montréal, de présenter nos petits enfants aux arrières grands parents. Ma fille parisienne avait pris ses dispositions.
Trois pays, trois nationalités, trois langues. Trois cultures et deux civilisations.
Ma femme, experte en la matière, avait trouvé des billets d’avion Paris-Los Angeles à moitié prix (600 €) de ce qu’ils coûtent aujourd’hui.
Je me réjouissais d’enregistrer la vie de mon beau père au Vietnam puis aux USA, pour rédiger son récit de vie l’hiver prochain. Il n’y a plus de temps à perdre ; il a toute sa tête mais il a 90 ans.
Ma fille et moi-même avions renouvelé et reçu nos passeports (lire France : Le syndrome de la bureaucratie sécuritaire 1 et 2), et chacun avait pris ses congés pour ce séjour auquel nous rêvions tous.
Jusqu’à ce que…
Revenons un peu au début. Dans les premiers jours de février, ma femme se déplace à la Préfecture pour s’informer sur les démarches de renouvellement des passeports. Elle revient avec les dossiers à renseigner.
Le 17 février, main dans la main, nous allons guilleret guillerette, déposer nos dossiers à l’annexe de la Préfecture de Police de la rue Hitorf située dans l’immeuble de l’Hôtel de Ville de la Mairie du 10ème arrondissement.
C’est un peu avant 16 heures, que les ennuis commencent pour ma femme, après le petit problème concernant l’orthographe de l’un de mes prénoms. La personne qui nous reçoit, tout en parlant et plaisantant à haute voix avec sa collègue du box voisin, l’informe qu’elle doit produire un acte de naissance à demander auprès du Service central d’état civil du Ministère des Affaires Etrangères à Nantes.
Tout simplement. Puis, à la fin de n’entretien elle nous lâche avec un sourire joyeux une remarque un peu surprenante de la part d’une jeune fonctionnaire dont nous pourrions être les parents : « Vous faîtes un charmant petit couple ».
Dès notre retour au domicile conjugal nous effectuons la demande d’acte de naissance par internet, dont la réponse nous parvient, datée du 5 mars.
C'est là que ça se complique...
Je comprends que mon pressentiment va se réaliser : notre séjour familial en Californie tombe à l'eau.
En anglais : our family meeting project is falling into the water... of the french national identity policy toilet bowl !
Prochain épisode lundi prochain