Chaque année, des centaines d’espèces vivantes sont encore découvertes (environ 7000 par an). La biologie en dénombre actuellement 8,7 millions, mais il en resterait des centaines de millions attendant un petit nom…
Tous les jours, 20 nouvelles espèces sont recensées !
Ce 27 mai 2012, l’International Institute for Species Exploration décerne le palmarès des espèces les plus surprenantes découvertes en 2011 :
Le singe sans nez
Découvert dans les hautes montagnes birmanes,le rhinopithèque de Stryker est un singe totalement dépourvu de nez !
Rhinopithecus stykeri (© Thomas Geissmann, Fauna & Flora International)
Le coquelicot jaune
Découvert au Népal en 2008 par une expédition de l’Université d’Aberdeen (Ecosse), il fallut trois ans pour s’assurer de sa véracité, étant donné le nombre d’espèces dans le genre Meconopsis, de la famille des papavéracées dont font partie les coquelicots.
Meconopsis autumnalis
Un air de film d’horreur…
Le ver nématode a été déniché au fond d’une mine d’or, à 1,3 km de profondeur, en Afrique du Sud. Il s’agit de l’organisme multicellulaire vivant le plus profondément sous terre. Pourtant la pression régnant dans sol est considérable et la température (37 °C) est particulièrement élevée pour ce type d’animal. Rassurons-nous : les nématodes sont des parasites redoutables, mais étant donné son habitat, celui-ci ne fera de mal à personne !
Halicephalobus mephisto vit dans des conditions très inhospitalières pour un animal.
Belle de nuit
Il existe près de 25 000 espèces d’orchidées. Parmi celles-ci, Bulbophyllum nocturnum, découverte en Nouvelle Guinée, est la seule à fleurir de nuit.
Les fleurs de Bulbophyllum nocturnum s’ouvrent vers 22 heures et se ferment au petit matin.
Méduse bleue
Jolie mais empoisonnée ! La méduse bleue découverte en 2001 dut attendre dix ans pour être officiellement décrite. Tamoya ohboya tient son nom d’une compétition en ligne : “ohboya”, proposé par un professeur de lycée, a été retenu en raison de la réaction qu’elle peut susciter : “Oh boy !“
Elles nagent assez particulièrement pour des méduses ; les voir en vidéo : http://www.flickr.com/photos/tesserazoa/3511924667/
Tamoya ohboya (© Ned DeLoach)
Une guêpe peu sympathique
Si vous étiez une fourmi, vous l’haïrez ! Fort heureusement nous n’en sommes pas… La minuscule guêpe Kollasmosoma sentum parasite la fourmi Cataglyphis ibericus dépose ses
Kollasmosoma sentum fait partie des braconides.
Champignon éponge
Le champignon Spongiforma squarepantsii est un champignon spongiforme, à l’instar des morilles. Nommé d’après Bob L’éponge (SquarePants en version complète !), il n’en demeure pas moins tout-à-fait différents des morilles, qui ne sont pas aussi spongiformes que lui : ce champignon-là peut en effet être pressé et reprendre sa forme originelle. Il est surtout l’un des (relativement) rares champignons à faire partie de la famille des Boletaceae, regroupant de très beaux champignons tropicaux basidiomycètes.
Il habite l’île malaisienne de Bornéo.
Spongiforma squarepantsii
Mille-pattes géant
Il n’a pas mille pattes, mais presque ! Crurifarcimen vagans, de la famille des Pachybolidae, est originaire de Tanzanie, plus précisément des monts Usambara. Si le mille-pattes ne rivalise pas avec son cousin africain Archispirostreptus gigas (38 cm !), il n’en demeure pas moins un mille-pattes géant de 16 cm…
Crurifarcimen vagans
Cactus ambulant
Vous ne le croisez pas de sitôt, ni sous la douche si sous votre oreiller : Diania cactiformis est un animal ressemblant à un cactus… disparu il y a des centaines de millions d’années. Il faisait, mais fait encore – en quelque sorte – partie de la famille des Lobopodia, disparue il y a quelque 450 millions d’années. Le fossile retrouvé en Chine date du cambrien (520 millions d’années).
Diania cactiformis, tel qu’il est fossilisé, et tel qu’on l’imagine.
Sa découverte accrédite l’hypothèse selon laquelle les arthropodes (insectes, araignées, crustacés, scorpions…) descendent de membres du groupe Lobopodia. En effet, il ne reste aujourd’hui que les onychophores avec des lobopodes (ébauches de pattes).
Euperipatoides kanangrensis est un onychophore actuel.
Les onychophores seraient parmi les premiers animaux à être pourvus de pattes. Ce genre de bestioles sont probablement nos lointains ancêtres…
Les péripatidés sont l’une des deux familles de l’embranchement des onychophores.
Une tarentule (preque) bleue
Nommé en l’honneur du zoologiste Ivan Sazima, l’un des premiers à avoir étudié ces spécimens, Pterinopelma sazimai habite la forêt amazonienne, au Brésil en particulier. A peine découverte qu’elle serait menacée d’extinction…
Pterinopelma sazimai fait partie des Theraphosidae.
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Top 10 des espèces découvertes en 2011.
Les années précédentes furent découverts l’escargot fluo, le varan bleu, ou encore le crabe yéti. Chaque année a son inventaire prodigieux ! L’occasion de souligner l’importance de la biodiversité, beaucoup d’espèces étant endémiques (propres à une région restreinte)…
Varanus macraei, découvert en 2010.
Kiwa hirsuta a été découvert en 2005 dans les profondeurs du Pacifique. Il est pour l’heure le seul représentant des Kiwaidae.
Paryphantopsis Misimensis a été découvert en 2006 aux Louisiades, archipel au sud-est de la Nouvelle Guinée.
Une grosse rainette arboricole
Cette grosse rainette arboricole de la famille des hylidés a été découverte dans les forêts en basse altitude de la péninsule de Huon, en Nouvelle Guinée.
Litoria dux
Couscous aux yeux bleus
D’après la WWF, la Nouvelle Guinée abrite la plus grande biodiversité de marsupiaux arboricoles au monde. Parmi les 38 nouvelles espèces de marsupiaux découvertes récemment, voici le couscous aux yeux bleus, découvert en 2004 :
Spilocuscus wilsoni fait partie des phalangeriformes.
Un poisson arc-en-ciel
Chilatherina Alleni
Un dauphin à aileron retroussé
Les scientifiques, lorsqu’ils l’on découvert, pensaient que le dauphin à aileron retroussé faisait partie de l’espèce des dauphins d’Irrawaddy. Cependant, en 2005, ils se sont rendu compte qu’il s’agissait de deux espèces différentes. C’est la première découverte d’une nouvelle espèce de dauphin en trente ans.
Orcaella Heinsohni
Un requin d’eau douce
Glyphis garricki a été découvert en 2008 en Papouasie-Nouvelle Guinée. C’est la sixième espèce du genre Glyphis. Le plus gros spécimen de Glyphis Garricki découvert par les scientifiques mesurait 2s5 mètres de long, mais il n’a été aperçu qu’à seize reprises depuis sa découverte, ce qui lui a valu une place sur la liste rouge de l’IUCN.
Glyphis garricki
Delias durai
Melipotes carolae
Chrysiptera cymatilis
Si vous vous demandez comment de telles créatures peuvent passer inaperçues, sachez que sept milliards d’êtres humains n’ont pas encore eu raison de milliards d’espèces ! Si, grâce aux satellites, la Terre est entièrement connue, elle reste en revanche largement inexplorée, en particulier la Nouvelle Guinée et l’Antarctique. Le sixième continent, cependant, n’est exploré que par des expéditions scientifiques lourdement équipées, comme on l’imagine aisément. En 2010, la NASA, dans le cadre de son programme en exobiologie (recherche de la vie dans des milieux hostiles afin d’étudier son apparition sur d’autres planètes) a mis la main sur une crevette vivant à 200 mètres sous la glace antarctique !
En février 2012, une crevette géante fut également découverte dans la fosse des Kermadec, au nord de la nouvelle Zélande :
Nouvelle crevette, non encore baptisée.
La voici sous son plus beau jour !
En savoir plus sur les crevettes : http://fr.wikipedia.org/wiki/Crevette
Fascinantes crevettes, non ? Celles-ci font partie des Palaemonidae.
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