Les propos de la directrice du FMI sur lesquels je veux réagir aujourd’hui sont sidérants par leur mépris pour la population grecque, et relève à mes yeux de la pure xénophobie. Celle-ci ne se caractérise-t-elle pas en effet par le fait d’imputer à un ensemble d’étrangers des vices spécifiques érigés en généralité en fonction de leur seule appartenance à tel ou tel pays ? C’est bien le cas ici :
“Dans un entretien publié samedi, Christine Lagarde a estimé que les Grecs devraient «commencer par s’entraider collectivement» en payant leurs impôts, se disant moins préoccupée par leur sort que par celui des enfants d’Afrique.”
Il n’est pourtant pas inutile de rappeler que “la politique d’austérité menée en Grèce sous la pression des bailleurs de fonds internationaux, dont le FMI, a été massivement désavouée lors des élections législatives du 6 mai par les électeurs“.
Aussi, les dirigeants européens et autres technocrates de haut vol, non élus (et donc démocratiquement non représentatifs) du même genre que Mme Lagarde devraient s’aviser de ce que les dettes contractées par les pays européens l’ont été par leur dirigeants, et non par les peuples eux-mêmes, qu’elle méprise si injustement, alors qu’ils subissent de plein fouet sa si chère à tous les sens du terme) politique d’austérité. Faire semblant d’ignorer que les partis autrefois représentatifs sont composés d’élus corrompus, que rejettent à présent les électeurs, en Grèce comme ailleurs, relève d’un aveuglement idéologique que seul la préservation des intérêts de sa caste peut expliquer. Mais aujourd’hui, les peuples d’Europe savent dire non, et demain des têtes tomberont. Quand bien même elles se croient mieux faites que les autres. Légitimer le fait qu’un retraité grec gagne moins de 300 euros par mois est en effet d’une indignité criminelle. Et comparer les degrés de misère entre eux pour les opposer est, comment dire… d’une déplorable bêtise.