Birahima est un enfant qui vit entre sa mère et sa grand-mère car sa mère souffre d'une étrange maladie où elle a perdu ses jambes. Il se qualifie déjà d'enfant des rues. A la mort de sa mère, il est décidé qu'il doit retrouver sa tante. Un homme Yacouba, féticheur et multiplicateur de billet, va alors proposer de l'emmener moyennant finances. Ensemble, ils vont traverser le Libéria et la Sierra Leone en guerre. Ils réussissent à survivre grâce à la volonté de Birahima de devenir un enfant soldat et grâce aux pouvoirs de Yacouba.
Mon avis : Tout d'abord je me demande bien comment ce titre a pu remporter le prix Goncourt des lycéens...
Tout d'abord l'histoire en elle-même est très dure : l'étrange maladie de la mère, l'enfant vivant plus ou moins à l'abandon, le mélange des croyances africaine entre superstition et religion et enfin la guerre tribale faite de conflits entre petits groupes où certains chefs essayent de prendre le pouvoir, les civils en fuite et dans ce cadre la vie très particulière des enfants soldats ( drogues, manque de nourriture, combats, décès des compagnons d'armes) .
Ensuite le style est très particulier, écrit en français "petit-nègre" ( ce n'est pas moi qui le dit, c'est dans les premières pages). Birahima qui raconte cette histoire dit au lecteur qu'il a peu été à l'école et qu'il s'aide de différents dictionnaires pour faire son récit. Il y a donc très souvent des parenthèses qui expliquent les mots. Ce qui peut être appréciable quand ce sont des mots africains ou nés du croisement entre anglais et dialecte africain ( le pidgin, si j'ai bien tout compris) devient très pénible quand ce sont des mots français parfaitement compréhensibles. Les phrases sont parfois très courtes, ce qui donne une accélaration du rythme et une certaine ironie qui peuvent être assez déplaisante. De plus le sytle est très familier, limite vulgaire car chaque chapitre se ferme sur un juron.
Au niveau de la structure de l'histoire j'ai eu l'impression que c'était une éternelle répétitition : Yacouba et Birahima se font arrêter dans leur progression par un clan, ils doivent s'allier à ce clan sinon ils sont morts, ils rencontrent Sekou qui leur annonce où est partie la tante de Birahima. Ils s'arrangent pour s'enfuir, se font arrêter par un autre clan, etc. La fin du roman est également sur ce type de fonctionnement. Vu la nature des événements le lecteur se doute aussi un peu de ce que deviendra la tante.
J'ai été tentée d'abandonner plusieurs fois, la solution que j'ai trouvé pour aller jusqu'au bout a été de ne plus lire les parenthèses et j'ai franchement lu en diagonale les passages qui expliquaient les changements de chefs au pouvoir, comment ce chef se trouvait remplacer, le rôle des organisations internationales ou des autres pays africains.
Lu dans le cadre du