(À André Mabille de Poncheville.)
Ô jour de Pentecôte,
Lumière dans l’azur, flammes des genêts d’or !
L’archipel noir des cimes flotte
Sur l’océan du vent du nord.
Été du Saint-Esprit, le plus beau des dimanches,
Les pins en fleurs tendent vers toi dans le soleil
Leurs candélabres à sept branches
D’où fume un nuage vermeil.
Genêts dont le parfum comme un regret m’obsède,
Vous succédant bientôt, les seigles vont jaunir.
À peine, dans la forêt tiède,
Le coucou pleure un souvenir.
Grand vent de Pentecôte, âpre et forte caresse,
Chasse des bois obscurs blottis sur l’horizon
Et la mémoire et la tristesse
Dont me poursuit chaque saison.
De montagne en montagne apporte-nous la joie.
Que les sentiers brillants de résine et de miel
Dans ton sillage ouvrent la voie
Qui monte aux clairières du ciel !
Louis PIZE (1892-1977).
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