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Conte soufi : Empressement et respect

Par Unpeudetao

   Musa Farawani dit à Daud, fils de Zulfi :
   « J’ai servi Sharif Abdalmalik pendant vingt ans, et il ne m’a témoigné que de l’indifférence. J’ai persévéré cependant, espérant comprendre un jour pourquoi il faisait si peu attention à moi, mais je n’ai jamais pu résoudre ce mystère. »
   Daud, fils de Zulfi, répondit :
   « Le servais-tu avec le même empressement que tu aurais montré s’il avait été le roi ?
   – Je ne crois pas.
   – Le servais-tu aussi fidèlement qu’un artisan sert l’œuvre qui sort de ses mains ?
   – Je ne crois pas.
   – Le servais-tu avec l’empressement que tu aurais montré s’il s’était agi d’un fonctionnaire de haut rang ou d’un chef militaire, toi n’étant qu’un fonctionnaire subalterne ou un simple soldat ?
   – Je ne crois pas.
   – Eh bien, il attendait que tu manifestes ces formes de service. Le sharif, serviteur du Très-Haut, ne pouvait accepter un service moindre que ce qui est manifesté aux niveaux inférieurs.
   « Tu appelles « mystère » ce que tu ne veux pas voir. Tu appelles « service » ce qui n’est pas le service. Tu n’as pas encore commencé de servir : tu ne peux donc demander pourquoi ton « service » inexistant n’a pas été accepté. »

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