Eric Besson avait fui, Patrick Besson est encore là.

Publié le 27 mai 2012 par Juan
Il a refusé de faire la passation de pouvoirs à son ministère, il y a 10 jours. Ni Arnaud Montebourg, nouveau ministre de l'Industrie, ni Fleur Pellerin, nommée ministre en charge des PME, de l'innovation et de l'économie numérique, ne purent lui serrer la main.
Il y avait pourtant des dossiers lourds, paraît-il résumés dans une note de 13 pages laissée à l'attention de ses successeurs. On s'inquiète en effet d'une nouvelle vague de plans sociaux dans l'industrie. 
Eric Besson avait donc poursuivi l'inélégance de son action sarkozyste jusqu'à la dernière minute.
« Il est parti en vacances » a expliqué son entourage au Parisien. Déprimait-il ? Il avait aussi brillé par son absence pendant les quatre dernières semaines de la campagne. On lui prêtait des ambitions dans le football. Il a confié sur Twitter, avant de cloturer son compte, chercher à se lancer dans le conseil.
Quelques jours plus tard, l'ancien ministre s'excusa presque: «Je devais assister au mariage d'un très bon ami aux États-Unis et j'étais obligé de partir le mercredi matin. L'idée que j'aurais voulu esquiver quoi que ce soit est absurde». Et d'ajouter: « j'ai laissé mercredi soir, dès que le gouvernement a été nommé, un message sur le portable d'Arnaud Montebourg lui disant que mon directeur de cabinet le rencontrerait le lendemain matin et lui remettrait en main propre la note, ce qu'il a fait, et lui ferait l'état de tous les dossiers, ce qu'il a fait pendant une heure
Un autre Besson est en revanche bien là. Patrick Besson, écrivain et éditorialiste au Point, l'une des incarnations de cette parole prétendument décomplexée qui fait florès en Sarkofrance depuis une petite décennie.
L'hebdomadaire dirigé par Franz-Olivier Giesberg lui a encore laissé une belle occasion de faire polémique. Dans l'édition datée du 24 mai 2012, ce Besson-là s'est moqué des femmes ministres du premier gouvernement Ayrault dans des termes que l'inspiration littéraire ne saurait excuser. En quelques phrases, tous les clichés étaient tristement là.
« La parité, ça fait un peu partouze straight. Dix-sept femmes pour dix-sept hommes. Un homme par femme. Et donc une femme par homme. Du coup, personne ne se retrouve sans personne. Il était déjà comme ça à l’ENA, François Hollande : bon camarade. Avant, les épouses de ministres étaient tranquilles : il n’y avait presque que des hommes dans le gouvernement. Maintenant, elles ont du souci à se faire, surtout avec les canons dont s’est entouré jean-Marc Ayrault : l’ingénue libertaire Najat Vallaud-Belkacem, la séductrice culturelle Aurélie Filippetti, l’associative hitchkcockienne Delphine Batho, la radicale chic Sylvia Pinel, le tanagra guyanais Christiane Taubira, la geisha intellectuelle Fleur Pellerin, la shéhérazade cinématographique Yamina Benguigi. » 
Quelle est la mission des éditos de Patrick Besson ? Faire vendre du papier ? Sans doute. Inciter à la réflexion ? Certainement pas. On n'ose le croire.
Patrick Besson aura rempli sa mission, ce jeudi: faire parler du magazine qui l'embauche à la pige.
Pour le reste, il ne mérite pas grand chose.