Les juristes constatent une augmentation du nombre de procédures de divorces impliquant le réseau social. (Article du Nouvel Observateur)
Qui, il y a encore dix ans, aurait accepté de se promener en affichant à la vue de tous sa vie amoureuse ? C’est pourtant ce que font chaque jour des millions d’internautes. “Célibataire”, “en couple”, “marié”, voire “c’est compliqué”… Facebook propose pas moins de 11 “statuts” permettant de décrire sa vie conjugale.
En Grande-Bretagne, le mot “Facebook” revient dans 33% des procédures de divorce
Selon la première, réalisée par la société de services juridiques britannique Divorce Online, 33% des procédures de divorce remplies dans le pays durant l’année 2011 comportaient le mot “Facebook”.
Selon la seconde, réalisée cette fois aux Etats-Unis par l’Académie américaine des juristes matrimoniaux, 80% des avocats spécialisés dans les procédures de divorce affirment avoir constaté une hausse du nombre de cas impliquant les réseaux sociaux.
De plus, rappelle SmartMoney, même lorsque le réseau social n’est pas directement à l’origine de la rupture, il est de plus en plus souvent utilisé par le juge lui-même afin de fixer la pension alimentaire, la répartitions des biens, ou décider de la garde des enfants. Au mois de novembre dernier, un juge américain avait ainsi officiellement intégré Facebook à une procédure de divorce en obligeant les époux à échanger leurs mots de passe pour que chacun puisse fouiller le compte de l’autre.
Une photo en discothèque peut avoir une incidence pour obtenir la garde partagée
la France se trouverait dans une situation comparable à celle décrite aux Etats-Unis et en Grande Bretagne, comme le confirme maître Paule Aboudaram, vice-présidente du Conseil national des barreaux :
Oui, en France également Facebook intervient de plus en plus. Mais il n’est pas le seul. Par exemple, nous avons eu pendant quelques temps un véritable “syndrome Copains d’avant”. Il s’agissait de personnes ont eu envie de recontacter des amours perdues, d’adolescence, dans le but de revivre quelque chose. Et beaucoup de ces aventures ont débouché sur des ruptures bien réelles.”
Et comme dans les pays anglo-saxons, les réseaux sociaux sont utilisés non seulement comme cause de rupture, mais également par le juge comme élément d’évaluation, par exemple pour décider d’une pension alimentaire ou de la garde des enfants.
“Un compte Facebook peut par exemple révéler beaucoup de choses sur le niveau de vie d’une personne. Poster des photos de ses vacances aux Seychelles ou aux Maldives alors que l’on est en pleine procédure de divorce peut avoir des conséquences concrètes le la fixation du montant de la pension alimentaire.De même, celui qui se vante de passer toutes ses nuits en discothèque aura beaucoup plus de mal à obtenir une garde partagée. Et les magistrats sont très friands de ce genre d’éléments. Pour résumé, dans le cadre d’un divorce, tout ce qui fait partie du quotidien fait partie de la procédure. Or, de nos jours, les réseaux sociaux font partie de notre quotidien.Et les différentes parties l’ont bien compris. “
L’influence de Facebook sur notre vie amoureuse est donc bien réelle. Mais également à relativiser.