L’ambiance de ce roman dégage un malaise fort, presque glauque, une vision de l’avenir à la « Brazil », où la sécurité et le contrôle priment sur la liberté et la confiance. Et pourtant subsistent générosité et chaleur. L’enfer peut être pavé de bonnes intentions et de gentillesse quand la peur prend les commandes.
Il s’agit de ré-apprendre à vivre grâce aux marques d’attention, en payant le prix de l’autonomie et de l’indépendance d’esprit par le courage dans la désobéissance, par la ruse et la résistance. L’intelligence peut servir la liberté et l’ouverture, et permettre de n’avoir peur ni de ce que l’on imagine, ni de ce qui existe vraiment.
C’est aussi un regard sur ce que peut être une bonne politique sociale dans un pays, combien aider les gens en bas de l’échelle, comment faire en sorte de les y laisser.
Alors ? Peut-on être aimé à tout prix ? Quel est le rôle de la société ? de celui des proches ? Car sans amour, on ne peut pas vivre. On ne peut tellement pas vivre qu’on peut lui préférer le mal-amour.
J’avoue avoir préféré du même auteur « Une pièce montée ».
Dans un autre style littéraire, mais sur ce thème aussi de la quête de la mère, j’ai préféré « Rien ne s’oppose à la nuit », Delphine de Vigan.
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