Magazine Cinéma

Il était une fois en Amérique

Publié le 26 mai 2012 par Olivier Walmacq

Années 20. Noodles, adolescent juif, arpente les rues avec Max avant de se créer une vraie petite bande de gangsters. Après avoir tuer le baron du milieu et pris quelques années de prison, Noodles revient dans le milieu...

Affiche de 'Il était une fois en Amérique'

La critique américaine de Borat

Alors que la version longue inédite vient d'être diffusée à Cannes (ce qui veut probablement dire que la Warner va sortir ce montage d'ici quelques temps en BR ou DVD, ce qui veut également dire que votre ami Borat a peut être bien fait de ne pas acheter l'édition BR sortie il y a quelques mois !), il était temps d'aborder le dernier classique de l'un des plus grands réalisateurs italiens au monde, Il était une fois en Amérique. Il s'agit du final de la trilogie purement américaine de Sergio Leone entamée par Il était une fois dans l'Ouest et poursuivie par Il était une fois la révolution.
Pour cet épisode, Leone ira même jusqu'à refuser Le Parrain prétextant qu'il n'avait rien à en tirer (Coppola peut lui dire merci rien que pour cela) et attendre au moins une douzaine d'années à le faire. Au départ voué à Steve McQueen (décédé entretemps), le rôle de Noodles attérit chez Robert De Niro, alors en pleine ascenssion suite à son Oscar pour Le Parrain 2 (tiens, tiens) et ses prestations chez Martin Scorsese.

Il était une fois en Amérique

Pour incarner son pote Max, Gérard Depardieu (qui avait tourné avec un autre italien Bernardo Bertolucci et justement avec De Niro dans 1900) et Klaus Kinski étaient des prétendants mais ce sera finalement la révélation de Vidéodrome, James Woods, qui remporte le rôle. Pour les autres, on retrouve des têtes connues comme Elizabeth McGovern, Treat Williams, William Forsythe, James Hayden (dont ce sera le dernier film, l'acteur étant mort d'une overdose d'héroïne en 1983), Joe Pesci, Burt Young, Danny Aiello et la jeune Jennifer Connelly (juste après, elle tournera avec un autre grand italien Dario Argento, dont la version de Dracula a laissé quelques larmes ou rires lors de sa récente projection à Cannes). Alors que le film avait fait de gros dépassements de budget, il se plante au box office américain.
Un coup dur pour Sergio Leone, car comme dit plus haut, c'est un projet qu'il porte depuis douze années. Un échec commercial mais loin de là un foirage artistique. C'est même mon préféré derrière la Trilogie du dollar.

James Hayden, Robert De Niro, James Woods dans Il était une fois en Amérique

Leone se permet d'alterner passé et présent, au point de débousoler le spectateur au départ. Il nous montre alors un homme se construisant petit à petit un empire criminel, au point que son ami finit par devenir son rival.
L'italien prend son temps certes (le film dans sa version initial dure 3h40 !), mais c'est toujours pour magnifier son propos. L'ascension de Noodles et Max est montrée progressivement en développant un maximum l'adolescence de nos héros. On suit leur dépucelage, leur premiers amours, leur premier pas dans le crime, leur premier meurtre... Rien n'est laisser au hasard pour le spectateur et cela sans aucun ennui. Puis, le réalisateur s'attaque à l'âge adulte dans toute sa splendeur avec la sortie de prison de Noodles. Leone évite de nous sortir quelques entredeux avec cette elipse temporelle. Leone pose également un romantisme pour le moins saugrenu. De Niro "violera" plus ou moins une fille qui en demandait et déclenchera la haine de celle qu'il aime en voulant lui faire l'amour d'une bien drôle de manière. Une séquence fort brutale, choc et filmée sans censure.

Robert De Niro, Tuesday Weld dans Il était une fois en Amérique

Un moment cru et terrible pour le spectateur qui assiste à la scène. Idem pour le viol dans le bureau de poste. Inévitablement, Leone signe un grand polar où les grands s'alignent et les destins s'entrechoquent.
C'est sinistre de savoir que lors de sa sortie, le film est fait un flop monumental. Une méprise totale de la part des spectateurs. Un polar certes long et n'ayant presque rien à voir avec Les Incorruptibles se situant dans la même période.
Il était une fois en Amérique est plus une chronique d'une époque aujourd'hui révolue. Une preuve du passé qui devient ainsi indélébile.
C'est ce qui le rend aussi bon. L'inventeur du western spaghetti n'oublie les zestes d'humour typiques de ses années Eastwood avec le passage des gosses échangés. Comment ne pas rire devant la gueule d'Aiello découvrant que son gosse a un vagin ?! De Niro s'avère tout simplement énorme en héros à la nature violente, capable aussi bien d'une amitié longue à un amour désastreux et dont il s'en veut terriblement. Même topo pour Woods, acteur désormais laissé dans des second-rôles à la ramasse et certainement pas à sa juste valeur.
Par contre, Pesci est peu présent et ne vous attendez pas à des fuck à foison. C'est ça aussi la classe à la Leone.

Robert De Niro dans Il était une fois en Amérique

Le dernier chef d'oeuvre d'un cinéaste incontournable.

Note: 20/20 (désolé d'être sévère)


Retour à La Une de Logo Paperblog