Hier soir, une alouette est passée sous la voûte de mon âme et ses ailes espiègles ont fait sourire mon ciel! Je parle de la petite Jeanne d'Arc mise en lumière par le talent de Jean Anouilh.
Brillante mise en scène de Christophe Lidon au Théâtre de la rue de la Gaîté à Paris. Cachetée par la majestueuse rosace polychrome de Catherine Bluwal qui plane au-dessus de la scène tel un aigle gouvernant son royaume, la pièce déploie sans fausseté l'itinéraire insolite de la petite bergère devenue chef de guerre. Comme un oiseau dessine, là-haut dans le bleu, le tracé de la liberté, la mémoire embrassée par l'écrin de l'art a cette magie toute humaine de rendre le passé aux nécessités du présent qui cherche toujours avec un désir intact le drapeau de sa joie.
Avec une simplicité et un humour espiègle déconcertants, la pucelle de Lorraine embarque son spectateur vers ses horizons cachés. L'apesanteur du désespoir et l'inertie des soucis s'évaporent avec l'altitude. Quand on écoute Jeanne, on perd ses référentiels, on change de dimension. C'est d'ailleurs peut être son secret bien gardé de savoir avec grâce et malice placer son interlocuteur sur les longueurs d'onde de l'impalpable, de l'invisible; celles sur laquelle l'archange St Michel et Ste Catherine émettent leurs messages sacrés. Bien plus fort qu'Alouette FM !
En ce printemps ensoleillé qui amène les premières bouffées de chaleur, ces presque deux heures en compagnie d'une héroïne nationale rafraîchissent le coeur. L'histoire de Jeanne d'Arc est joyeuse et éternelle. Pour ceux qui voudraient encore s'en convaincre, RDV au Théâtre Montparnasse du mardi au samedi pendant tout le mois de juin.
Prenons de la hauteur.