Cet ensemble de textes d’origines diverses analyse la fonction que peut avoir le rire en société. Deux fonctions principales se dégagent : celle qui fait du rire un véritable acte de prédation (le rire constitue une prise de pouvoir) et celle qui fait du rire (notamment par le biais de l’humour) un moyen de libération existentielle.
Le lecteur se souvient peut-être que le philosophe Bergson
dans son fameux essai sur « le rire », insistait sur le danger de « la mécanique » qui est en l’homme, mécanique « plaquée sur du vivant » et qui le
rend, quoi qu’il fasse, malencontreusement risible ! A travers l’extrait, il analyse le fonctionnement de cette sorte de mécanisme actif qui s’active au moment de la relation à autrui. Nous
devenons alors, les uns en présence des autres, des machines implacables, mues par une sournoise volonté de prise de pouvoir par le rire. Le rire est simplement l’effet d’un
mécanisme monté en nous par la nature. Animés de l’instinct de dérision, nous cherchons à prendre le dessus par ce rire redoutable qui vise à l’humiliation de l’autre (et ainsi l’autre
devient, entre nos doigts manipulateurs, une marionnette dont nous faisons rire le groupe auquel nous appartenons et que nous avons pris le parti d’amuser). Il a pour fonction
d’intimider en humiliant. (...)