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Hunger games t1 - Suzanne COLLINS

Par Liliba

Hunger games t1 Suzanne Collins Lectures de Liliba 0 coeur0 coeur

Un jeu imposé, 24 candidats.

Seul le gagnant survivra !

Dès les premières pages du roman, j’ai instantanément pensé à Battle Royale, lu l’année dernière et que j’avais adoré, malgré la violence ambiante. Dans Battle Royale, un gouvernement totalitaire (d’un pays pouvant être le Japon dans quelques années ou dizaines d’années) choisit chaque année 40 élèves d’une classe de troisième au hasard dans le pays et les envoie dans un endroit tenu secret, chaque fois différent pour y combattre. 3 jours pour survivre, et un seul vainqueur à la fin… Les élèves sont tracés au moyen d’un collier électronique, les images sont retransmises dans tout le pays, des zones sont interdites suivant les heures qui défilent, tous les coups sont permis et le gagnant pourra vivre « aux frais de l’état jusqu’à sa mort ».

Le roman de Susanne Collins m’a également remis en mémoire l’excellent film d’Yves Boisset, Le prix du danger, sorti en 1983. Pour un jeu télévisé retransmis en direct, un homme doit rejoindre un endroit secret en échappant à cinq traqueurs. S’il réussit, il empoche 1 million de dollars, sinon, c’est la mort.

Deux œuvres donc, avec quasiment le même sujet, et il y en a certainement d’autres que je ne connais pas. C’est donc un peu déçue dès le départ que j’ai abordé le roman, me disant qu’il n’avait pas grand-chose de novateur…

Ici, nous sommes également dans un état totalitaire, Panem, dans un futur plus ou moins proche et aux États-Unis, ou tout du moins dans une société reconstruire sur les ruines de nos États-Unis actuels. Chaque année sont organisés les Jeux de la faim, pour lesquels 24 candidats entre douze et dix-huit ans sont tirés au sort, 2 par district. Un seul vainqueur, qui assurera la prospérité de son district pendant un an, des caméras partout, un traceur dans le bras de chaque participant, des pièges dans le décor, des votes qui leur attribuent des sortes de bons points qui leur feront gagner de l’aide extérieure, et peu ou pas de nourriture…

Katniss et Peeta, du district 12, le plus pauvre de tout le pays, qui vit de l’exploitation des mines de charbon, sont tirés au sort. Pris en charge par l’équipe de préparation aux jeux et coachés comme des stars avant un match, on leur distille quelques conseils, on les fait beaux pour les présenter au peuple, et surtout aux habitants du Capitole, la capitale qui elle n’est pas soumise au joug de ce gouvernement inique.

Sauf que ces jeux ne vont pas vraiment se dérouler comme le Capitole en a l’habitude. Katniss a un fort caractère, elle s’est d’ailleurs portée volontaire pour les jeux, prenant la place de sa jeune sœur Prim tout juste âgée de 12 ans. La jeune fille est habituée depuis sa plus tendre enfance à se déplacer, se cacher et surtout se nourrir dans le bois, atout précieux, puisqu’elle accompagnait autrefois son père au-delà des grillages interdits pour braconner et continue à le faire avec son ami Gale. Peeta, lui, va surprendre tout le peuple en faisant en direct une déclaration venue du fond du cœur, à laquelle personne ne pouvait s’attendre.

L’intrigue est assez vite présentée et le roman entre rapidement dans le vif de l’action, qui ne s’arrêtera pas avant les dernières pages. Ici, pas de longues tirades sur la psychologie des personnages (dommage, mais rappelons que ce roman a été écrit pour des ados), mais du mouvement et des rebondissements à chaque page ou presque. On en apprend cependant un peu plus au fil de l’histoire sur les deux héros, leurs qualités et leurs défauts, et sur ceux qui les entourent.

Et surtout, dans ce premier tome, on découvre Panem, son mode de gouvernement, et la répartition des districts. Chacun d’eux en effet est spécialisé dans un domaine de production (objets de luxe, technologie, pêche, énergie, bois, transports, textiles, agriculture, bétail…). Les districts sont maintenus dans la peur, la faim et une pauvreté accablante, empêchant tout idée même de révolte, sauf ceux proches de la capitale qui bénéficient de conditions privilégiées, et d’ailleurs proposent des candidats volontaires pour les Hunger games, ayant bénéficié d’en entraînement digne d’un Gi et prêt à en découdre avec les autres.

On voit également l’importance de la télévision dans ce pays où la seule chaîne existante est la chaîne officielle, instrument incontournable de la manipulation des masses, qui sert à apeurer et à asservir, et à maintenir le despotisme sur les pauvres masses qui triment dans la douleur et la pauvreté. Il n’y a plus de loisirs (sauf les jeux, pour ceux du Capitole), la moindre pensée indépendante se doit d’être tue sous peine de mort ou de gros ennuis avec les autorités et les habitants des différents districts sont même espionnés… La télévision est quasiment le seul lien qui relie les districts les uns aux autres et leur permet de voir ce qui se passe ailleurs que derrière leurs grillages, même si chacun sait que les émissions ne sont que de la propagande, grossiers mensonges pour faire croire que tout va bien dans le meilleur des mondes. On parle d’ailleurs de temps à autre de ce fameux district 13, rayé de la carte du pays après avoir voulu se rebeller… La télévision montre la mort en direct, elle devient un instrument de chantage, une façon de maintenir le comportement des foules…

Ce qui mène à se poser pas mal de questions (moi, en tout cas), sur les médias de nos pays dits civilisés qui proposent des jeux télévisés où certes on ne meurt pas (encore) en direct, mais de la même veine. Bienvenue chez Koh-Lanta et d’autres mondes hostiles dans lequel il faut survivre et vaincre le petit copain grâce à quelques coups bas !

J’ai beaucoup aimé également les descriptions des personnes entourant Katniss et Peeta pour les préparer à devenir les meilleurs concurrents des jeux et attirer sur eux les paris les plus rémunérateurs et la complicité du public. Ils sont touchants de naïveté et de bêtises, complètement lobotomisés par le monde surfait dans lequel ils vivent, ne voyant pas plus loin que le bout de leur nez poudré ou tatoué, insensibles aux autres et ignorants de tout. On dirait qu’ils viennent d’une autre planète, ce qui est quasiment le cas quand on remarque les différences entre le Capitole et les districts, notamment sur la nourriture… J’ai eu un gros coup de cœur pour Haymitch, le coach des deux jeunes gens, un des rares à rester « humain » et à avoir gardé un vrai cœur (bien caché derrière les litres d’alcool dont il s’imbibe) et pour Cinna le styliste, magicien des tissus, qui à travers son travail exprime bien plus que la simple élégance d’un vêtement.

Ce roman de dystopie est vraiment très agréable (et rapide) à lire. Le style n’est certes pas transcendant, mais l’action sans relâche nous tient en haleine, et nous n’avons de cesse d’avancer dans notre lecture pour savoir ce qui va se passer. Le texte est écrit à la première personne et nous n’avons donc aucune peine à nous identifier à Katniss et à vibrer avec elle, avoir peur, faim, froid ou mal en même temps qu’elle. L’adolescente est très attachante, forte mais douce à la fois, humble mais fière, elle a des défauts comme tout le monde, doute de ses capacités, hésite parfois sur ce qu’elle doit faire, et suit le plus souvent les élans de son cœur, tout comme son intelligence fine.

Bref, un roman parfaitement prenant, contenant tous les ingrédients du genre (amitié, amour, et aventure, courage et morale, des bons et des méchants...) que j’ai dévoré d’une traite, pour me jeter ensuite sur le second tome.

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Dans la foulée de ma lecture, nous sommes allés voir le film en famille. Nous avons tous beaucoup aimé, même si, ayant lu le roman, j’émets quelques réserves. J’ai trouvé la jeune Jennifer Lawrence tout à fait parfaite dans le rôle de Katniss, mais pas du tout aimé Liam Hemsworth, le fade blondinet qui joue Peeta, alors que je n’aurais pas craché sur le bien mignon Gale… J’ai adoré une fois de plus mes deux chouchous du livre, Haymitch et Cinna, tous deux attachants et drôles, vraiment sympathiques et tels que je les imaginais au cours de ma lecture.

Le film est plutôt bien fichu, même s’il met principalement l’action en avant, mais bon, c’est de bonne guerre et je m’y attendais. Il est seulement dommage qu’on ne perçoive pas ce qui pour moi a été vraiment intéressant à lire, à savoir d’une part l’importance de la faim et d’autre part le fait pour ses jeunes de devoir tuer, pour ne pas se faire tuer. J’ai dû expliquer aux enfants et à mon homme pourquoi ça s’appelle effectivement Hunger games, et que le fait que Katniss sache se débrouiller dans la nature l’aide à survivre, ce qui ne ressort à mon avis pas du tout à l’écran. De même que sa connaissance des plantes comestibles ou mortelles et sa proximité d’avec la nature, qui est pour elle une amie au lieu d’être une ennemie, puisqu’elle connaît parfaitement et ses dons et ses dangers. Dommage également que le coté psychologique soit si peu abordé (il l’est déjà peu dans le roman), contrairement au roman Battle Royale, qui lui expliquait merveilleusement bien les ressorts de la peur, de la survie, les mécanismes qui font qu’on peut devenir un tueur sanguinaire pour défendre sa peau ou celle de ceux qu’on aime, les limites de la morale, de l’amitié et même de l’amour… (le film Battle royale entrevu une fois est au contraire une série de meurtre gores, abominables où seule la violence est montrée et je vous le déconseille autant que je vous incite à lire le roman !). Bref, on aimerait bien en savoir un peu plus sur ce qui se passe dans la tête de ces jeunes embarqués dans ces jeux absurdes et cruels…

J’ai de plus détesté la façon (semble-t-il très moderne) de filmer, ces plans rapides qui m’ont fait essuyer plus d’une fois mes lunettes, pensant qu’elles étaient sales et floues alors qu’en fait, l’image était volontairement tremblotante ou pas très nette. Certes, cela donne une impression de mouvement, mais au bout d’un moment, également mal à la tête !

Un bien bon moment de cinéma malgré tout, et comme bon nombre de spectateurs, nous attendons la suite avec impatience.

 

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Grosse flemme pour répertorier tous les blogueurs qui ont lu ce premier tome. Je vous renvoie donc sur Babelio, où vous trouverez 276 critiques !

Et si vous voulez rire un peu, après avoir lu les trois tomes de la série Hunger games, vous pouvez vous précipiter sur Hamburger games, une parodie qui a l'air assez rigolote.

Vivre ou mourir, il faut choisir. Que les Hamburger Games commencent!

Le jour où Capriss Kidordine remplace sa sœur pour participer aux Hamburger Games – l’émission la plus regardée après Les Maçons du cœur – elle ne sait pas dans quoi elle vient de mettre les pieds. Élevée dans le district du télémarketing, Capriss est mal préparée au combat à mort qui l’attend dans l’arène. Sa survie dépend d’un choix crucial: s’allier à un loser à croquer, Pita Mellagomme, ou rester fidèle à un tombeur super sexy, Herpès Bogosse. Armée de son arc, la jeune fille lutte pour être la dernière concurrente sur le champ de bataille. Et c’est pas ce fichu couteau planté dans son front qui l’en empêchera !

Harvard-Lampoon-Hamburger-Games Lectures de Liliba


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