Grappillages 2012 (3)

Par Mauss

Beau week-end de Pentecôte qui satisfait les amateurs de longues sorties en mai tout en énervant un tantinet les chefs d'entreprise, un peu fatigués de ces "ponts" si typiquement français.

Mais comme le secteur de la restauration et de l'hôtellerie y trouve probablement son compte - quand la météo le permet - disons qu'on approche d'un équilibre pas trop dommageable.

LECTURES

Qu'il me soit permis de citer l'info que j'ai reçue ce jour de Jacky Rigaux, pour deux ouvrages dispos cette fin de mois :

Vignes et Vins du Dijonnois : Oubli et renaissance

Ouvrage collectif sous la direction de Jean-Pierre Garcia et Jacky Rigaux

Cette édition est l'occasion pour Dijon et le Dijonnais de retrouver et de relire son riche passé viticole, un peu oublié aujourd'hui, celui des « vins du Dijonnois », des vignerons en ville, des vignes ducales, des celliers monastiques, des négociants et des sociétés savantes, d'une économie viticole révolue mais en renaissance avec les vignobles de Chenôve, Dijon, Plombières, Talant et Daix.

S'il ne reste aujourd'hui que quelques hectares cultivés en plants fins de pinot et chardonnay, le Moyen Âge et la Renaissance virent prospérer un magnifique vignoble au finage de Dijon. Les vignes s'étendaient aux quatre points cardinaux, de Gevrey-Chambertin jusqu'au plateau de Langres, des coteaux de la vallée de l'Ouche à la plaine. Les vignes plantées en pinot noir, nombreuses dès le XIVe siècle enfantaient des vins très recherchés. Au XVIIIe siècle, la culture de la vigne avait déjà régressé mais Courtépée vantait encore les excellents vins issus de nombreux climats, les Crais de Pouilly, les Poussots, les Roses, les Perrières, les Violettes ou les Marcs d'Or...

Prix : 34 € : Editions Terre en Vues, www.terre-en-vues.fr

La dégustation géosensorielle

L'industrie du vin, qui a fait de ce dernier un produit agroalimentaire, un vin technique, de cépage et de marque, a simplifié la dégustation avec l'analyse sensorielle, ignorant la pratique millénaire de la dégustation géo-sensorielle  du gourmet.

   Ce livre est destiné à ramener sur le devant de la scène cette dégustation, longtemps pratiquée avec le « tastevin », dégustation qui privilégie le toucher de bouche, la texture, la consistance, la souplesse, la viscosité la minéralité... autant de descripteurs qui permettent d'apprécier les vins de terroir, les « vins de lieu », que l'on aime à « taster » plutôt que de « tester », à goûter plutôt qu'à consommer...

Prix 15 € : Editions Terre en Vues, www.terre-en-vues.fr

On lira aussi dans l'International Herald Tribune du jour (page 23) un bel article sur l'intérêt d'acheter, dans les grands millésimes comme 2009, les petits châteaux et d'essayer d'acquérir quelques flacons de grands châteaux dans les petits millésimes comme 2011. L'argument habituel, correctement développé, est de dire qu'un grand château a les moyens financiers de faire des tris sévères dans les petites années, histoire de maintenir un rang et une réputation, alors que dans les grands millésimes, les petits châteaux peuvent, sans trop de pertes financières, exercer eux-aussi des tris leur permettant de mettre sur le marché des crus dignes d'intérêt. Parmi les vins cités, on notera : Paveil de Luz, Petit-Bocq, Vieux Robin, Gironville, Poitevin. Auteur : Eric Pfanner.

Coïncidence de lire sur le même sujet - les Bourgeois - une double page du POINT (168-169) qui consacre le Château Poitevin (j'avoue que c'est la première fois que je lis ce nom), une AOC Médoc qui sort du lot : bravo à ces propriétaires qui, n'en doutons pas, vont voir affluer les chèques de commande. Et la liste des membres du Jury tient du gotha mondain de quelques grands noms du secteur : Margeon, Lepré, Quenioux, Blanck, Gasparotto, Havaux, Huet, Robert, Rosa. Non, non : le GJE n'était pas de la fête :-)

En page 10 du Figaro Magazine, annonce du premier dîner parisien de l'Avis du Vin, avec Durand-Bazin au restaurant Divinamento Italiano, pour le 12 juin. Certainement une belle occasion d'échanges et de découvertes de crus intéressants de la péninsule.

Pub : je profite de cette mention pour indiquer aux amateurs la prochaine réunion du CLUB BRISTOL GRAND VIN que j'anime avec Laurent Vialette : le lundi 25 juin. Programme détaillé disponible sur demande.

Dans CAPITAL du mois de juin, beau dossier sur l'alimentaire… un sujet qui prend aussi de l'ampleur aux USA où le consommateur requiert de plus en plus des infos sur les origines de ce qu'il mange. Le bio en marche ?

FILMS 

Vu hier Cosmopolitis de David Cronenberg. J'avoue préférer de loin, comme tentative d'explication de la crise financière, le film Calling Margin certainement plus proche de la réalité de ce monde si dingue de Wall Street. C'est fou comme les bulles se succèdent à un rythme effréné. Attendons de voir ce qui va se passer avec Facebook. Gageons qu'on aura des procès retentissants, suite au double traitement informatif que semble avoir fait Morgan Stanley.

Vous aimez Paris ? Vous l'aimerez encore plus en regardant (ça passe sur Canal en ce moment) le film émouvant de Woody Allen, son dernier opus. Ou quand le cinéma sublime une ville.

MUSIQUE

Histoire d'encore mieux apprécier - on devrait dire apprendre - les opéras de Richard Wagner, un beau passage prévu en avion avec les grands succès des Pink Floyd qui, finalement, sont devenus intemporels : Atom Heart Mother restant une référence absolue. Supertramp : là, baisse d'enthousiasme. Va savoir pourquoi, Charles !

VIN

Belle soirée en terrasse hier soir au Laurent où, décidément, la "Première Vendange" de Marionnet, millésime 2010, cuvée sans souffre, est bluffante à souhait. Etienne Klein, (l'écouter sur France Culture et surtout le podcaster), pour qui le vin n'est pas encore un fondamental de sa vie bien chargée, en était quasi retourné. Si ce n'est pas là une preuve évidente de l'attrait d'un tel gamay de référence … Quand je saurai écrire correctement, je vous dirai ce qu'il m'apprend sur le mur de Planck, les mondes parallèles, la notion de "rien" qui est déjà quelque chose.

On a pu saluer au passage un grand d'Autriche, de passage à Paris :  Willi Bründlmayer, qu'on reverra au Palais Cobourg à Vienne le 3 juin. Une modestie incarnée.

SESSION GJE

La prochaine session (demie-aveugle) du GJE (au Laurent le 27 juin) traitera de quelques expressions du pinot noir à travers le monde. ON aura quelques suisses, des allemands, des américains, des néo-zélandais, et naturellement des bourgognes à côté d'italiens du nord. Le but sera prioritairement de noter les différences plutôt que de hiérarchiser. 

POLITIQUE

Je reste fasciné par les amplitudes entre les discours officiels, qu'ils soient de gauche ou de droite, face aux points de vue de professionnels tels qu'on les entend dans des émissions comme C DANS L'AIR ou sur des blogs comme celui d'ATTALI.

On peut imaginer que la réalité sera entre les deux, qu'on ne peut pas brusquer violemment les opinions publiques, mais si on garde en tête qu'il faut plus de 2 points de croissance pour que naturellement les employeurs engagent des gens actuellement au chômage, on n'est pas sorti de l'auberge. On sait ici que je suis un ardent défenseur du fédéralisme, tant les liens historiques et culturels européens sont une évidence (ou devraient l'être). Mais ce n'est pas demain la veille qu'on verra nos politiciens s'engager sur cette voie qui mettrait à mal les privilèges qui sont les leurs.

Bon : respectons les points de vue de chacun, on n'est pas sur un blog politique.

QUELQUES IMAGES SANS RAPPORT

de beaux souvenirs…

Du temps de la Générale, de Lorenza Sebasti (Castello di Ama), de Steph, à ARTVINUM

Ce sera ma vue à HK depuis le Hyatt jouxtant Vinexpo