Sauf si vous habitez dans une grotte, vous aurez entendu dire que JP Morgan a pris un coup (relativement mineur pour eux, dit-on) à son bilan ainsi qu’à sa réputation « équilibrée » dans une scandale de trading. Comme plusieurs articles l’ont souligné (je note en particulier celui du Daily Beast - en anglais), récemment il y a eu trois cas célèbres de « voyous », qui ont entraîné des pertes conséquentes à trois banques différentes ; et ces trois avaient en commun que les »rogue » (errants) traders été tous des ressortissants français.
Les 3 »rogues » protagonistes
JP More or Less Gone?
Tout d’abord, il y avait le fameux Jérôme Kerviel, qui a généré une perte de 5 milliards d’euros à la Société Générale au début de 2008. Puis, en 2010, il y avait « Fabuleux » Fabrice Tourre, dont l’employeur, Goldman Sachs, a dû payer un demi-milliard de dollars en amendes liées à sa « naïveté » et la création de l’obligation Abacus. Et puis, il y a plus de deux semaines, nous avons eu le 3e mousquetaire, Bruno Iksil, impliqué dans une perte de 3 milliards de dollars à JP Morgan Chase. Connu sous le nom « La Baleine », il semble avoir été échoué.
La suite et la poursuite — qui prend le blâme?
Pour Kerviel, il a été condamné à cinq ans de prison et à payer € 4,9 milliards (6,7 milliards de dollars) en restitution à la banque. Bonne chance à les obtenir, ces sous-là.
Selon Wikipedia, le résultat du scandale Tourre était que « Goldman a accepté de verser 550 millions de dollars – 300 millions de dollars pour le gouvernement des États-Unis et 250 millions de dollars aux investisseurs – dans un règlement avec la SEC. La société a également accepté de modifier certaines de ses pratiques d’affaires concernant les placements hypothécaires, y compris la façon dont il conçoit du matériel marketing …. En revanche, Goldman n’a pas admis des actes répréhensibles. L’avenir de Tourre, de son côté, est encore inconnu.Alors que l’avenir réservé à la baleine de Londres est loin d’être connu, il y a déjà eu une retombée importante parmi les cadres supérieurs de JP Morgan. Contrairement à la situation chez Société Générale, la direction de JP Morgan a clairement été tenue responsable.
La responsabilité
Je cite, alors mon cher frère qui dans une phrase succincte l’a résumé ainsi :
« La différence est que avec la banque française, c’est le pauvre petit commerçant qui prend le coup et pour la banque américaine, c’est le management qui prend ses responsabilités. » Je pense que l’affaire Goldman montre que tout n’est pas aussi noir et blanc (ni bleu, blanc et rouge). Mais, le fait est que la haute direction doit être, par définition, tenue responsable ; même si l’un de ses employés se sont rendus coupables.
Les profils partagés
L’intrigue de ces 3 scandales est la connexion française, liée à un système éducatif fort en France qui met l’accent sur les mathématiques et qui permet aux étudiants français d’inventer des solutions et produits aussi complexes que les dérivés.
Le deuxième thème en commun, comme dans le cas de la Tourre et Iksil, il y a une attraction évidente par ces jeunes hommes français aux jeux et au risque ; ils ont tous une grande tolérance au risque – une caractéristique pas forcément attribué aux Français. On pourrait aussi penser qu’ils ont un sens d’éthique partagé également.
Un troisième point est l’âge de ces hommes. Kerviel et Tourre avaient tous les deux exactement 31 ans au moment de l ‘ «infraction». Et, si vous consultez l’autre grand scandale récent de trading chez UBS (ne comportant pas sur un Français cette fois-ci), par Kweku Adoboli, un ghanéen basé à Londres, qui était attrapé pour une perte £ 1,3 milliard, lui aussi, avait 31 ans. Iksil a apparemment la trentaine.