Robert Pattinson forge sa crédibilité en prenant des risques
A l'aube de ses 26 ans, Robert Pattinson pose les jalons d'une
carrière sous les meilleurs auspices. L'interprète du vampire bellâtre Edward Cullen dans la saga Twilight s'emploie à dépasser son statut de playboy, en multipliant les rôles à risques. Par
exemple, avec Cosmopolis, film de David Cronenberg en lice pour la Palme d'or 2012.
Les cinéphiles ainsi que les fans du comédien pourront se confronter au premier chapitre de sa mue artistique, dès le 25 mai avec la sortie française de
Cosmopolis. Tiré d'un roman de Don DeLillo, le long métrage de David
Cronenberg est déjà annoncé comme le film-choc de la compétition du 65e Festival de Cannes. Robert Pattinson
y joue un golden boy sans scrupules, en pleine descente aux enfers. La bande-annonce du film témoigne qu'Edward Cullen est bien enterré .
Vraiment, la performance n’est pas anodine, tant le récit, concentré à 90 % sur la banquette arrière de la limousine de Pattinson, aurait pu fixer la mise en
scène sur des rails monotones.
Autre prouesse de « Cosmopolis », inoculer au freluquet Robert Pattinson, d’habitude translucide, une puissance magnétique insoupçonnée.
La performance est d’autant plus remarquable que le cinéaste ne prend jamais sa star à contre-pied, élevant juste son niveau : une présence sobre façon Eastwood ou Mortensen, autre
comédien fétiche de Cronenberg que Pattinson évoque terriblement ici, comme un petit frère spirituel - pour ce visage à la fois poupon et osseux, ces mâchoires saillantes, cette dimension
éthérée et métrosexuelle.