Top albums 2011 : 30ème - 11ème

Publié le 22 janvier 2012 par Earsofpanda

Ça y est, on arrive bientôt à terme de ce top 2011 qui restera musicalement une petite année. Il faut l'avouer on n'a pas été aussi impressionné qu'auparavant et la sélection fut plus simple que par le passé. Avec les artistes de la 30ème à la 11ème place on monte cependant encore d'un cran niveau qualité. Souvent pleins d'ambitions, ils auront surtout animé notre année grâce à des compositions bouleversantes et/ou grisantes, le tout emballé dans des œuvres homogènes. Parce qu'on ne le dira jamais assez, une excellente moitié d'album ne fera jamais un grand disque.

Vous trouverez tout en bas un lecteur pour écouter les chansons. En cas de problème (chanson inécoutable, lecteur absent/cassé...), n'hésitez pas à me laisser un commentaire pour corriger le problème.

On se retrouve samedi pour les 10 meilleures chansons selon Ears Of Panda. Bisous!

Après un premier album réussi , Dès le premier titre, la batterie et les guitares pètent de mille feux mais ils n'ont pas perdu le côté candide et fleur bleu de leurs débuts pour autant, en particulier grâce à la voix de The Pains Of Being Pure At Heart nous livre Belong, son grand frère plus heavy. Kip Berman qui parait toujours aussi précieuse en chantant ses textes candides. La recette n'a donc pas beaucoup changé, mais il y a toujours un réel plaisir à écouter le groupe qui continue d'enchainer les tubes, Belong gagnerait peut être même en homogénéité par son absence de temps mort.

Après le choc qu'à été la chanson Dreaming l'année dernière, on les retrouve en toute logique dans le top album avec ce premier essai transformé. Contrairement au premier single, le reste de l'album se fait plus doux, plus joli et moins rentre dedans. Go With Me est en fait un disque de Dream Pop lumineux, c'est une ode aux rêves, un disque d'été qui donne envie de faire des bisous à tout le monde. Loin d'être violent, Go With Me est un disque Bisounours et contrairement aux politiques, j'aime les Bisounours, je les trouve cool même... Comme Seapony!

Le DJ/producteur de Manchester s'est sacrément fait remarqué cette année avec sa doublette Passed Me By / We Stay Together, il faut dire qu' Andy Stott a le don pour nous faire découvrir des sonorités originales et bougrement passionnantes. Durant ces deux courts disques, Andy Stott développe un son caverneux. L'ambiance est sombre et sale mais on ne cesse d'être attiré par les percussions brutales qui nous envahissent. Ces deux disques se révèlent être un voyage des plus hypnotisant si on accepte de se faire absorber par sa musique singulière.

2010 a vu l'accouchement de deux œuvres baroques, complexes et réussies. D'un côté Owen Pallett et son concept album, de l'autre, Sufjan Stevens qui re-signait son deuxième chef d'œuvre absolu à la suite après Illinois en 2005. Son Lux, lui est New Yorkais et vient faire le pont entre les deux esprits délirants de ses aïeux. En conjuguant classicisme et essais électroniques, Ryan Lott signe une œuvre folle et ambitieuse. Les idées fusent et les innombrables instruments se rencontrent, difficile alors de ne pas être bluffé par la performance quand on sait que le disque a été réalisé en 1 mois seulement!

DJ Quik est une figure incontournable du rap Américain, enfin paraît-il, honnêtement on n'avait jamais entendu parler de lui avant ce disque plébiscité. Cet homme a pourtant été un rappeur respecté au même niveau que sur la West Coast, c'est dire... On n'est donc beaucoup moins étonné à l'écoute de The Book Of David qui puise directement ses influences dans le passé. En effet, derrière la production parfaite de ce septième album, il y a une saveur des années 80/90, sans jamais tomber dans une musique cheap, au contraire. The Book Of David brille par la complexité des chansons et la classe décontracté qui s'en dégage. Après un hiatus de 6 ans, DJ Quik, âgé de 41 ans, montre qu'il est toujours dans l'air du temps.

A l'instar de Chris Garneau, Youth Lagoon fait partie de ces artistes qui paraissent si chétifs et proprets au premier abord. Contrairement à ses petits camarades, la musique est ici plus tordue, cachée par un épais brouillard. Le son est sale mais il n'empêche pas les mélodies somptueuses de bout en bout de nous éclater en plein jour. Ce petit con de 22 ans arrive à créer un premier album superbe pour tous ceux qui aime les mélodies poignantes et les montées vertigineuses.

Quatre ans après le miracle White Chalk et deux ans après sa collaboration chiante avec John Parish, Polly Jean Harvey revient sur le devant de la scène avec son huitième album studio. Rare sont les artistes de son époque qui ont encore une chose à dire et il faut admettre, alors que c'est loin d'être ma favorite, qu'elle se débrouille à merveille. En réalité, Let England Shake lui permet de se réinventer un son, de proposer un univers complètement différent que par le passé. Le plus étonnant est la texture du disque, les guitares sont vaporeuses comme un lointain écho ou un fantôme qui ne serait que de passage. Enfin, il y a toutes ces petites idées que l'on découvre au fil des écoutes et qui font de ce disque une des productions les plus inventives de l'année. Respect meuf.


Avec son sixième album, le Français Anthony Gonzalez semble enfin trouver la voie du succès, en particulier en France (si tu as une place en trop pour la cigale contacte moi!). Portée par un tube qui aura fait danser plus d'un, Hurry Up, We're Dreaming est la bande son parfaite de notre adolescence endormie. C'est un plaisir dégressif, à la fois pompier et démesuré (double album oblige). M83 réalise un album de shoegaze gloubi-boulga avec un trop plein de synthés mais qui force l'admiration face à ce travail titanesque.

22 : The Weeknd - House Of Balloons / Thursday / Echoes Of Silence

L'un des évènements de l'année est sans conteste le R'n'B du canadien de The Weeknd. En quelques mois, Abel Tesfaye signe une trilogie passionnante (gratuite qui plus est). Si les débuts ont été des plus difficiles pour l'apprivoiser, on finit par discerner chez lui une ferveur réellement sincère avec un chant sans cesse poussé dans ses retranchements par les beats toujours plus présents et menaçants. Les samples, de Beach House à Cocteau Twins en passant par Martina Topley Bird, France Gall ou encore , témoigne d'un réel intérêt pour la musique d'aujourd'hui qui s'entend dans ces 145 minutes intenses et excitantes.

A télécharger gratuitement et légalement ici

Il fait un froid glacial, heureusement, vous apercevez un chalet vers lequel vous vous précipitez. Arrivé au pas de la porte un homme vous ouvre, vous donne des vêtements de rechange, vous prépare un chocolat chaud, une couette et vous installe au coin du feu. Vous vous laissez emporter par cette lumière chaude qui vous entoure vous faisant oublier la tempête de neige qui semble si loin maintenant. C'est alors que l'homme se met au piano et commence à ne jouer rien que pour vous. Le parquet craque, les pieds ne cessent d'appuyer sur les pédales comme si ils battaient la mesure. Sa musique vous apaise, épuisé vous vous endormez.

Ça fait un petit moment que le saxophone fait un retour en force. A force de tout recycler, les artistes, à défaut d'idées originales, ne savent plus quelle mode relancer au point de faire les fonds de tiroir. est une indéniable réussite grâce à l'élégance qui se dégage de chaque composition. Rarement un saxophone de ce genre (genre romantique kitsch au clair de lune si tu vois ce que je veux dire) n'aura aussi bien sonné. L'album est un beau et paisible voyage sans jamais être chiant, une de ses principales forces avec le fait qu'il ne paraît jamais daté ou ringard. un charme fou et une grande originalité qui ne demande qu'à être réécouté encore et encore. Kaputt c'est donc : un synthé romantique 80's + un saxophone romantique 80's + une voix nasillarde 80's. Paf, tiercé gagnant! Il assemble sûrement les trois trucs les plus dégueulasses que la musique ait crée. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le résultat est tout sauf atroce. Kaputt a

19 : Wild Beasts - Smother

En ayant trouvé un juste équilibre entre théâtralisation de leur musique et justesse des arrangements, Wild Beasts ne tombe jamais dans le ridicule et réussi pour la troisième fois à écrire un disque à la beauté glaciale et mélancolique. On serait même tenté de le rapprocher à . Sans atteindre la même perfection, il a cette approche d'un rock atmosphérique, naviguant hors du temps... Depuis quelques années je m'inquiète pour le rock anglais, mais le pays de Kate & William ( Ok Computer ♥ ) garde encore quelques trésors qui ne cessent de briller malgré les années pas sées.

18 : The Field - Looping State Of Mind

Ça fait trois disques que le gugusse nous sert la même chose et ça fait trois fois qu'on se fait avoir. Encore une fois, The Field nous agrippe le bras et injecte insidieusement ses boucles qui se répètent à n'en plus finir. Avec une moyenne de 9 minutes par titre (ha oui quand même), le Suédois insuffle au fil du temps de nouvelles composantes, la pression monte petit à petit et la transe avec. La grande différence avec ses deux précédents travaux réside dans le fait que sa musique se fait moins atmosphérique et contemplative que par le passé au profit d'un son plus club et donc plus dansant. Moins belle, la musique de The Field restera tout de même cette année, un sommet de béatitude et d'évasion.

17 : Shabazz Palaces - Black Up

Après un quart de siècle, le label Dans la grande famille du rap, Sub Pop qui nous a permis de découvrir le grunge de Seattle et qui depuis, supporte tout le fleuron du rock indé des dernières années, signe pour la première fois un groupe de rap. Un acte étrange qui nous a poussé à nous pencher sur la musique de Shabazz Palaces, un duo originaire de Seattle (comme Black Up se rangera difficilement dans une catégorie car c'est un assemblage de genres, fait de chansons à tiroir où une boucle en cache une autre. Il en va de même pour les mélodies, les constructions sont alambiquées mais ne rechignent pas sur les répétitions sonores. Sub Pop!). Constat : Shabazz Palaces est loin d'être banal qui signe un disque aussi complexe qu'il est facile à dompter.

16 : Sandro Perri - Impossible Spaces

Forcément, on pense au dernier album de Dirty Projectors à l'écoute de la dernière production du Canadien Sandro Perri. Tous deux semblent aimer s'éloigner du chemin tracé aux débuts de leurs chansons. Ils ont cette façon d'introduire, sans crier gare, de nouvelles parties instrumentales, histoire de complexifier leurs compositions. Il y a aussi ce même goût pour la musique Africaine comme on peut le ressentir dans les guitares et la rythmique. Contrairement au groupe de Brooklyn, on retrouve une composante jazz très marquée qu'il ne faudrait pas oublier ici. Impossible Spaces pourrait être glacial mais à l'image de sa pochette, Sandro Perri propose un disque chaleureux où les idées ne cessent de se multiplier au fil des minutes.

15 : Smith Westerns - Dye It Blonde

Loin du son garage Lo-fi de leurs débuts, pourtant très tendance en cette saison automne/hiver 2011, les jeunots (putain 20 ans...) de Chicago signe un disque entre pop classique et Glam Rock. Bien que ça dégouline beaucoup au niveau des guitares (le single criard Weekend par exemple), il y a un sens mélodique hors pair chez Smith Westerns qui leurs permettent d'aligner les chansons imparables les unes après les autres. Avoir autant de talent à 20 ans en deviendrait presque indécent.

14 : Girls - Father, Son, Holy Ghost

Faire mieux que leur premier effort n'était pas une mince affaire et pourtant, il semblerait que le pari soit tenu. La fougue a disparu au profit d'une maîtrise et d'une maturité qui leur va comme un gant. On pourra reprocher beaucoup de choses à Father, Son, Holy Ghost mais on ne pourra pas douter de l'honnêteté de leur démarche . Ils font dans l'emphase des sentiments sans jamais tomber dans la caricature. Il y a chez ces Californiens une innocence bienvenue et touchante. Si cette maturité pourra être vue comme un disque rétrograde/passéiste, on lui préférera le terme de classique car c'est bel et bien un grand disque qui se cache derrière leur apparente fragilité.

Label : True Panther Sounds

13 : Fucked Up - David Comes To Life

Si il y a deux ans le groupe m'avait laissé sur le carreau avec un genre dont je suis peu habitué, cette fois ci, ils remportent totalement mon adhésion en lissant leur jeu sans se corrompre pour autant. A travers l'histoire tragique d'un ouvrier travaillant dans une usine de fabrication d'ampoules, Fucked Up signe un grand album de punk/rock ambitieux. Peuplé de riffs efficaces aussi beaux que revigorants, les Canadiens nous tiennent éveillés sur toute la durée du disque. Mieux, ils nous captivent par les moyens mis en œuvre pour nous faire exploser les tympans. Bref, à l'heure où l'avenir de Fucked Up est incertain on est quelque peu attristé à l'écoute de ce putain de disque qui, mine de rien, se trouve sans concurrent sérieux à portée de main.

Si la musique de Jaar n'a jamais été destinée à faire guincher les foules, il y avait tout de même dans ses débuts un aspect plus dansant qui imprégnait sa musique. Nicolas Jaar prend à contre pied ses auditeurs en livrant un disque d'ambiance presque introspectif. Sans l'air d'y toucher, cet artisan sonore multiplie les références. Il imprègne Space Is Only Noise de toutes les musiques qu'il a aimées pour, au final, livrer un album en forme d'hommage. Beau gosse, 21 ans, musicien talentueux, inventif... On aimerait tant le démonter, mais on ne peut que s'incliner devant la maîtrise de son premier disque...

11 : Thee Oh Sees - Castlemania / Carrion Crawler/The Dream

Bien connu des fans de rock garage, Thee Oh Sees s'est construit une solide réputation sur scène mais il n'en allait pas de même sur leurs albums un peu trop fouillis, qui avaient tendance à tourner en roue libre. Avec ce diptyque, le problème est enfin réparé. Un groupe, deux albums mais aussi deux ambiances. Si l'on peut trouver que ce genre tourne en rond, le groupe a été assez malin pour sortir deux disques très différents dans leurs ambiances et leurs ambitions. Castlemania veut clairement se démarquer de la production actuelle et propose ainsi un nouveau souffle au rock garage. En effet, loin de leur passé très électrique, on se retrouve face à une œuvre où la guitare se fait discrète et est agrémentée de flûtes, de saxophones et autres nappes de synthés aérienne. La grande réussite de l'album est d'arriver à conjuguer ces nouvelles influences sans renier l'identité et l'esprit malade de Thee Oh Sees. Que les fans de la première heure se rassurent, Carrion Crawler/The Dream renoue avec le son de leurs débuts. Plus que jamais, les guitares sont incisives et les solos sanglants. Plus classique dans la forme, ce disque contient suffisamment d'hymnes au grand n'importe quoi pour figurer au côté de son faux jumeaux à cette 11 ème place.