Le Snep, Syndicat national de l’édition phonographique, qui représente les intérêts des majors entre autres, a fait connaître sa position sur la concertation sur Hadopi qui aura lieu prochainement à la demande des ministres de la Culture et de l’Economie Numérique, Aurélie Filippetti et Fleur Pellerin.
Les grandes lignes de la renégociation ont été lancées : moins de répression et l’élaboration d’un système permettant à la fois la liberté d’accès des internautes aux contenus culturels tout en permettant une rémunération des artistes. Malgré ça, le Snep n’a pas tellement changé de discours.
Fervent défenseur de la loi Hadopi, le syndicat souhaite conserver un système de sanctions gradué, arrivant à terme à une amende d’un montant suffisamment dissuasif pour que les internautes fassent le choix des offres légales, rendues de fait plus profitables que le piratage. C’est à peu près ce en quoi Hadopi consiste déjà : des courriers sont envoyés aux internautes pris à télécharger illégalement des contenus numériques (musiques, vidéos, logiciels…) pour les inviter à s’arrêter en faisant peser la menace d’une amende de 1500€ et d’une coupure d’internet d’un mois au bout de la troisième récidive. Seule nouveauté, le syndicat se dit favorable à retirer la coupure de l’accès à internet.
Une position qui ne manque pas d’ironie, en effet sans internet le pirate ne pourra pas avoir accès aux offres légales et ne consommera donc pas. C’est donc une belle preuve de manque de bonne volonté que nous apporte là le Snep, ne consentant manifestement pas à la moindre concession et cherchant à tailler toujours plus dans le gras. Si chaque partie prenante de la négociation va, à l’image du Snep, se présenter avec des propositions n’allant que dans leur propre intérêt, surtout financier, au mépris des lignes érigées par les ministres, Pierre Lescure qui présidera la concertation va avoir bien du travail.