Actes Sud, 4 janvier 2012, 300 pages
Résumé de l'éditeur :
Comme souvent au début des histoires il y a une femme sur un quai de gare au petit matin.
Mise élégante, talons hauts, gants de cuir, elle dénote parmi des passagers apeurés qui n’osent croire que la guerre est finie. Isabel fait partie du clan des vainqueurs et n’a rien à redouter de ces phalangistes arrogants qui arpentent la gare de Mérida en ce rude hiver 1941. Elle presse la main de son plus jeune fils et écrit à l’aîné, qu’elle s’apprête à abandonner, les raisons de sa fuite. Le train de 4 heures en direction de Lisbonne partira sans elle.
L’enfant rentrera seul chez son père, appâté par le sabre de samouraï de ses rêves qu’un homme vient de lui promettre. Isabel disparaît pour toujours. Quarante ans plus tard une autre femme a commis un meurtre et doit comparaître devant la justice des hommes mais pour cette brillante avocate, cela n’a guère d’importance. Elle est atteinte d’une tumeur cérébrale et c’est à sa mémoire qu’elle doit des comptes.
Au cours d’un procès mémorable, quelque temps auparavant, elle a réussi à faire condamner un policier véreux, ouvrant sans le savoir la boîte de Pandore. Elle a été manipulée en raison d’une tragédie ancienne dont elle ignore tout. Les rejetons d’une famille maudite cherchent à lui faire payer quatre décennies de vengeance et de haine. Des premières années de l’après-guerre à la tentative de coup d’état de février 1981, après un détour par les steppes de Stalingrad, la saga familiale est lourde de complots, d’enlèvements, de trahisons.
Sous un léger vernis de démocrates, les ex-phalangistes continuent de tirer les ficelles. Les personnages et les situations se répondent, marquant trois générations au fer rouge. Les carences affectives ont transformé les enfants en psychopathes, les victimes en bourreaux, le code d’honneur des samouraïs en un effroyable massacre. Et quelqu’un doit laver le péché originel.
Mon avis :
Voici un roman dense, pas vraiment polar, plus une quête des origines au milieu d'une Espagne en pleine guerre civile, et après.
Un homme puissant, dont nous ne saurons presque rien, qui tire les ficelles ; des personnages qui gravitent autour et qui souffrent, tous, des actes de cet homme.
Des documents cachés au fond d'une cave ; un enfant que l'on enlève et que l'on cache ; un autre que l'on envoie sur le front russe mais qui en reviendra alors qu'il ne voulait que mourir ; une avocate lesbienne ex-femme battue ; un coupable en prison mais qui cherchait sa fille disparue. Et au milieu de tous, un homme cruel et ses sbires.
Nous allons de découvertes en découvertes au fil des 300 pages de ce roman noir, tissant les fils de l'histoire, les fils qui relient les personnages entre eux.
J'ai découvert une Espagne pleine d'espions, rappelant les plus noires heures de la RDA.
L'image que je retiendrai :
Celle de la vieille maison de famille où s'est jouée le premier drame qui ouvre le roman et ou se jouera le dernier.