Il y a quelques jours j’ai rendu, sur cet espace, l’hommage qu’il mérite à Larbi Benbarek, la “perle noire” du football marocain.
Ce joueur hors normes n’a pas été la seule “perle” que le Maroc ait produit en matière footballistique. D’autres joueurs ont brillé très haut dans le firmament du football étranger, surtout français. Certains par contre ont laissé des traces indélébiles dans la mémoire des seuls supporters nationaux, car ils n’ont pas eu l’opportunité d’évoluer dans des clubs étrangers.
Dans ce billet, je parlerai des quelques joueurs “historiques“, c’est à dire qui s’inscrivent dans une période cruciale de l’histoire du Maroc, celle de la fin du protectorat et du début de l’indépendance, avant d’évoquer – peut-être – dans un prochain papier les joueurs “contemporains”, nés et ayant grandi sous le Maroc indépendants.
A tout seigneur tout honneur, j’évoquerai en premier la légendaire “triplette centrale du WAC” formée par Driss , Abdeslam et Chtouki..
Je ne peux pas évoquer ces trois joueurs mythiques et le club qui les a vu s’épanouir, à savoir le Widad de Casablanca, sans avoir une pensée émue pour “le patriarche” que certains reconnaitront.
Pour “le patriarche”, comme pour beaucoup demarocains de sa génération, il n’existe qu’un club de football digne de ce nom au Maroc et c’est le WAC. Comme on n’a vu sur les terrains qu’une ligne d’attaque digne de nom dans l’histoire du football, c’est celle constituée par la “triplette”.
En effet, ces trois joueurs ont marqué à la fois l’histoire du football national et et l’histoire du mouvement nationaliste marocain, en faisant front avec brio aux grands clubs dirigés par les colons.
Les ùeùbres de la triplette ont eu l’occasion d’évoluer dans des clubs français par la suite : Driss et Abdeslam aux Girondins de Bordeaux, Chtouki à l’O.C.G. Nice.
A ce propos, la légende voudrait même que Moulay Hassan, alors prince héritier, se soit opposé dans les années 40 au transfert de ces trois vedettes vers le club catalan du Futbol Club Barcelona, pour ne pas saper l’élan nationaliste qu’ils incarnaient.
Plus près de nous, la palette des grands joueurs est vaste et diverse.
L’élégant Abderahman BEBLMAHJOUB, surnommé par les journaux français “le prince du Parc” a évolué en tant que demi offensif au Racing Club de Paris , puis à Nice avec lequel il remporta une Coupe de France en 1953 et enfin à Montpellier.
Il a été retenue dans l’équipe nationale française pour jouer contre l’Allemagne en 1954 et il s’est offert lme luxe de marquer le but de la victoire française.
Revenu au Maroc, il a joué avec le WAC et a porté le maillot de l’équipe nationale.
Dans un autre registre, il faut signaler le défenseur Mustapha Bettache. Précusreur des défenseurs modernes, cet arrière, technicien et robuste a la fois, était surnommé “Bettache-le”, formule que lui lançaient les supporters pour stopper ses adversaires par son jeu viril mais régulier.
Il a joué plusieurs saisons d’affilée sous les couleurs du club français de Nîmes à la fin des années 1950.
Pour l’anecdote, on lui prête l’invention du “grand pont” qui lui permettait de relancer le jeu très rapidement.
Sa carrière s’est poursuivie au Maroc comme joueur et surtout comme entraineur des plusieurs clubs .
D’autres noms peuvent être cités car ils ont participé à la gloire du football marocaine de l’époque. Sans souci de chronologie historique, il me vient à l’esprit Abdelkader Lakhmiri, Brahim Tatum, Mohamed Riahi , Mustapha Mbarek, Abdellah Statti, Mohamed Tibari.
J’en oublie certainement, mais je m’en voudrais de ne pas m’arrêter sur deux joueurs dont j’apprécie particulièrement le parcours footballistique mais pour lesquels j’éprouve une sympathie particulière due aux liens du sol : Hassan Akesbi est né à Tanger en y chaussant ses premiers crampons et Abdellah Malaga a joué juste de l’autre coté du Détroit !
En premier lieu, rappelons Hassan AKESBI, l’avant-centre qui, après un passage à Nimes Oympique, a dignement remplacé en 1961 Juste Fontaine le mythique buteur du Stade de Reims, définitivement écarté des pelouses après sa double fracture.
Attaquant élégant et racé, Akesbi a contribué à l’épopée de l’équipe reimoise en figurant plusieurs années de suite dans le trio de tête des meilleurs réalisateurs du championnat français.
Malheureusement, la carrière de Hassan, après son retour au pays, fut beaucoup plus en demi-teinte.
Pour conclure cette revue des gloires marocaines d’antan, je n’oublierai pas Abdellah BenBarek Al Antaki, plus connu sous le surnom de “ Malaga”, en souvenir de son long passage au Club Deportivo Malaga dans les années 50.
Les anciens supporters se souviennent encore de “Pajarito” (petit oiseau) comme ils le surnommaient à cause de sa vivacité dans le jeu.
Abdellah Al Antaki a su bien gérer sa fin de carrière en se tournant vers la formation des jeunes dans le cadre de l’école de football du club de Malaga.
P.S. : Beaucoup des joueurs cités dans ce billet ont participé aux deux mémorables matchs de barrage contre l’Espagne pour la qualification à la Coupe du Monde de 1962. En face d’eux, la sélection ibérique comptait des joueurs-monuments comme DISTEFENO venu de sa lointaine argentine et PUSKAS rescapé de la révolte hongroise, naturalisés espagnols.
P.S. :