On dirait que mes 3 cas de diversifications vous ont intrigué. J’ai eu pas mal de commentaires sur Twitter et quelques-uns directement sur ce blogue. Pour la plupart, vous avez pigé que même si Jean-Guy, Rita et Zachary ont des profils d’épargnants très différents, aucun des trois ne comprend ce que la saine diversification signifie.
D’abord, un conseiller ce n’est pas un panier. Dans l’adage «ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier» on réfère principalement à un type ou une catégorie de placement. La liquidité (compte bancaire et dépôts à terme), les rentes, le revenu fixe (obligations), les actions, l’immobilier, les fonds de couverture…etc sont des CLASSES d’actifs. Voilà ce qui doit être réparti adéquatement. Si en faisant vos courses vous n’achetez que du pain tranché au IGA, chez Provigo, Super C, puis chez Metro… à la fin de vos courses, vous n’aurez pas de quoi faire un sandwich! Peut-être juste du pouding aux pains! Jean-Guy, Rita et Zachary s’en tiennent aux mêmes catégories. Pas très nutritif pour le portefeuille!
« Fric-assez » ou sandwich au pain?
Quant à Zachary, l’ensemble de ses actifs tournait autour de la même industrie. Il oeuvre dans le domaine des technologies de l’information. Il possède surtout des actions d’APPLE et TOUTES ses autres bonnes compagnies technos sont dans la liste des fournisseurs du fabricant des iPhone et iPad. Évidemment, si elles ont bien fait, c’est parce qu’APPLE a du succès et engrange les profits. Mais, on ne connaît jamais avec précision la fin d’un cycle économique sectoriel.
Quand je rencontre un homme ou une femme d’affaires de la trempe de Zachary, je lui fais comprendre que son entreprise, c’est son fond de retraite et sa vache à lait. Elle entre la plupart du temps, dans la catégorie des «actions de petites entreprises». Si 80% de ses actifs reposent sur les actions de sa société, il se doit de sécuriser et diversifier le reste. C’est ce qu’on a fait. En plus de varier les paniers, maintenant son REER et son CELI sont insaisissables!
Avec le soutien de sa nouvelle équipe de conseillers professionnels, il comprend maintenant l’impact de la fiscalité sur le long terme. Après les coups de tête émotifs, c’est l’impôt qui gruge le plus nos économies. En transigeant lui-même, il croyait faire une bonne affaire. Mais, ce n’était que des économies de bout de chandelle sur un horizon de court terme. Consacrer 100% de son temps à la gestion de SON entreprise est drôlement plus payant.
25 000$ mal placés
Rita non plus ne comprenait pas le principe de la diversification. Heureusement, elle s’est trouvé des professionnels pour la seconder et lui expliquer la solidité du système financier canadien. Ses craintes de faillite des institutions n’étaient pas fondées. Sans prendre plus de risque, elle a su corriger sa situation. Elle a commencé par ouvrir un compte bancaire à haut rendement (1,75%). Ensuite, elle a souscrit à une rente et à un fonds sécuritaire de revenus fixes. Ne détenir que des CPG l’appauvrissait rapidement. Avec des intérêts fortement imposables et des gains nets moindres que l’inflation, Rita voyait ses économies fondre à grande vitesse.
Pour ce qui est des billets cachés sous le rebord du foyer… Malheur! L’enveloppe a fini par glisser entre la brique et le caisson de fonte. L’an dernier, lorsque le manteau du foyer a été démoli pour lui permettre de récupérer ses dollars, on ne trouva qu’un petit tas de cendres.
Observez le graphique ici-bas. Ceci est une matrice de corrélation. On peut y déposer les actifs d’un ménage et observer d’un coup d’oeil, si le portefeuille est correctement diversifié. En y plaçant la grande majorité des fonds de Jean-Guy, on n’y voyait que du bleu. Ils sont fortement corrélés. Cela signifie qu’ils baissent et montent tous au même rythme.
Est-ce que ce détail vous a échappé à vous aussi? Ce n’est pas grave, ça se soigne. Mais il faut y voir! Rapidement.