1881. Jesse James est une véritable star à travers l'Ouest américain au point de créer l'admiration d'un certain Robert Ford. Mais jusqu'à quand?
Le critique lâche de Borat
En temps de Cannes, il faut parler de Cannes. Oui mais Borat n'a pas envie. Pourquoi? Parce qu'il y en a un peu marre de dire la même chose chaque année, à savoir des mecs préférant se bourrer la gueule plutôt qu'aller voir des films.
A l'image de certains bonhommes de Canal + dont un qui se croit cinéaste après avoir tourné un film ! Je pense que vous voyez de qui je parle.
De toute manière, il n'y a que sept films qui m'intéressent réellement: Moonrise Kingdom de Wes Anderson, De rouilles et d'os de Jacques Audiard (ça c'est fait), Cosmopolis de Crocro, Le grand soir de Gustave Kervern et Benoît Delépine, Lawless de John Hillcoat, Antiviral de Brandon Cronenberg (oui, oui le fils de Crocro) et enfin Killing Them Softly d'Andrew Dominik. Vous vous demandez alors pourquoi j'en parle. Tout simplement, parce que nous allons parler du dernier film du réalisateur australien cité en dernier. Dominik avait signé en 2007 L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford (oui je sais, dans le gens titre à rallonge) avec déjà Brad Pitt et Sam Shepard.
Casey Affleck, Sam Rockwell, Ted Levine, Mary Louise Parker, Michael Parks, Jeremy Renner et Zooey Deschanel sont également de la partie.
Malgré son casting de rêve, des présentations remarquées à Venise et Deauville, ce western sera un four. Pour quelles raisons? Probablement son longueur (2h39 de bobines quand même) et sa lenteur.
Pas de doute, Dominik opte pour un vision contemplative de l'Ouest à l'image d'un Terence Malick. Un effet de mise en scène qui ne plaira clairement pas à tout le monde, le genre étant en général synonyme d'action à coup de gun fights.
Mais Dominik décide de faire un western à la Il était une fois dans l'Ouest. A savoir prendre son temps pour mettre son intrigue en place, quitte à parfois perdre le spectateur. Néanmoins, le film n'est pas non plus une oeuvre difficile d'accès.
Loin de là, et elle est même encore assez récente si on regarde certains faits de ces dernières décennies. La relation entre Jesse James et Robert Ford rappelle celle de Mark Chapman envers John Lennon.
On retrouve ici la même admiration d'un fan envers son idole. Jesse James était ce qu'on pouvait appeler une rockstar en son temps, aussi fou que calme. Vers la fin, Brad Pitt se révèle particulièrement brillant en trompant le spectateur.
Il sait aussi bien passer de la folie pure (le fait de prendre son pistolet donne quelques moments de frissons quant à sa psychologie) à un ton calme.
Quant à Robert Ford, il s'agissait d'un fan ravi au départ de se retrouver dans les rangs du braqueur mais James commettra le fait de l'humilier devant sa famille. A partir de là, Ford va commencer à vouer une sorte d'envie de meurtre quant à son idole. De plus, James est recherché partout et Ford pourrait toucher gros.
Comme l'annonce le titre du film, Jesse James se fera abattre lâchement par Robert Ford dans une scène iconique et filmée de manière poétique.
James pose un clou, Ford sort son arme et donne un uppercut dans la tête de l'autre. Ajouté à cela une superbe tension digne de celle instaurée parfois par l'ami Leone.
Dominik a la bonne idée d'aborder également ce qui a suivi l'assassinat de James. A partir de ce moment, Ford se présente comme une sorte de roi alors qu'il est la risée de la profession. Il va même jusqu'à se produire sur scène pour montrer comment il a tué son idole. Tellement honteux que son frère, épris de remord et également présent lors du meurtre, se suicidera; ne supportant plus cette réputation désastreuse. Quant à Robert, il se fera abattre par un fanatique de James.
L'air de rien, on voit ici une critique du fanatisme allant jusqu'à pousser au meurtre. Quant à la partie western, elle est tout simplement superbe.
Clairement, Dominik en impose à la mise en scène même si on lui repprochera d'être un peu trop long et lent justement.
De plus, le film peut compter sur ses acteurs. Comme je le disais plus haut, Pitt se révèle particulièrement magnétique et fougueux tout comme Casey Affleck qui sortait enfin de l'ombre encombrante de son frère Ben (en terme de célébrité hein, parce que le talent...). Rockwell se révèle également poignant en ombre de son frère prodige mais pas trop.
Un western comtemplatif plus moderne qu'il n'en a l'air mais peut être un peu long.
Note: 17.5/20