Un petit cours d'économie
D'après la Commission européenne, les dépenses publiques ont été en 2011 de 45,3% du PIB en Allemagne contre 55,8% en France, soit un écart de 10,5% de PIB.
(a) Si la France avait les mêmes dépenses publiques que l'Allemagne, son budget serait de 212MdEUR inférieur, ce qui permettrait de baisser les impôts de 100MdEUR tout en assurant l'équilibre budgétaire.
(b) Selon l'OCDE 62% de cet écart est dû au traitement des fonctionnaires :
- A proportion égale, la France aurait 1,5 million de fonctionnaires de moins soit les effectifs de 1980 (soit 3,7 millions au lieur de 5,2).
- Le salaire de nos fonctionnaires est en moyenne 23% supérieur au salaire allemand.
- Ils travaillent 35h/semaine, représentant un surcoût de 25MdEUR/an.
- Leur absentéisme est le double de celui du privé, soit un coût de 12MdEUR/an.
- A noter que le traitement et la pension des fonctionnaires représentent 43% de la dépense publique !
(c) Les dépenses de retraite des fonctionnaires français sont très supérieures à celles des allemands, qui ont le même régime que les salariés du privé.
- Les fonctionnaires français partent en retraite en moyenne 2,9 ans avant les salariés du privé et leurs retraites sont, à salaire égal, de 70% supérieures.
- Le coût des retraites publiques françaises explique 30MdEUR d'écart avec l'Allemagne.
(d) Par secteur, les dépenses publiques françaises sont supérieures à celles des Allemands de 1,8% du PIB pour l'enseignement, de 1,4% pour la santé, de 1,3% pour le logement, de 1% pour la culture, de 0,7% pour la Défense.
(e) L'enseignement secondaire français est par élève plus coûteux de 62 % que l'allemand car les horaires de présence obligatoire des enseignants ne sont pas les mêmes: 15h/semaine en France (en moyenne réelle, intégrant l'absentéisme, les heures de délégation etc...), contre 43h en Allemagne, pour 5 semaines de plus dans l'année. Les écoles allemandes ont donc moins besoin de surveillants et répétiteurs, ces tâches y étant assumées par les enseignants.
(f) Pour les dépenses hospitalières, la convergence des tarifs de remboursement par l'assurance-maladie des dépenses des hôpitaux publics et privés est terminée depuis 2009 en Allemagne, alors qu'elle est n'est prévue que pour 2018 en France. Pour la même opération, le coût pour la Sécurité sociale des hôpitaux publics français est en moyenne supérieur de 35% à celui des cliniques. Les Allemands ont, eux, privatisé plus de 100 hôpitaux publics, ce qui leur a permis de supprimer des subventions à des hôpitaux en déficit.
(g) L'impôt est 2 fois plus cher à prélever en France qu'il ne l'est en Allemagne, qui bénéficie entre autres du prélèvement à la source, et d'une législation moins complexe en matière fiscale. Ces 2 facteurs lui permettent d'avoir une administration fiscale moins pléthorique.
En vérité la dépense publique est LE mal qui ronge la France depuis 1981. C'est Mitterrand qui a initié ce mode de gouvernance, marqué par une dépense publique massive, associée à la croissance démesurée des effectifs de la fonction publique, le tout financé par les déficits et l'accumulation d'une dette devenue aujourd'hui abyssale. Une dépense et une dette d'autant plus inefficaces et dommageables qu'elles financent le fonctionnement, faiblement créateur de valeur ajoutée, au détriment de l'investissement. Pire, elles pèsent directement sur l'entreprise et le travail, étouffant toute initiative et constituant un frein considérable à la croissance.
Depuis 1981, seuls les gouvernements de droite (Chirac en 1986, Balladur en 1993 suivi surtout par Juppé en 1995, Raffarin en 2003 puis Fillon mais à partir de 2010 seulement) ont osé freiner cette dépense, sans toutefois avoir jamais réussi à revenir à l'équilibre et à significativement contenir la dette.
Tous les gouvernements socialistes ont, sans la moindre exception, creusé les déficits et la dette publique. Pourquoi F. Hollande, qui a d'ailleurs fait de son département de Corrèze l'un des plus endettés de France, ferait-il autrement ? Et comment Mr Bayrou a-t-il pu cautionner le projet PS, qui prétend redresser les finances publiques et relancer la croissance, tout en multipliant les emplois publics ou aidés et en augmentant les charges ?
Seuls l'investissement et l'innovation, associés à la réduction significative des charges de fonctionnement (donc des réformes structurelles), permettront une relance saine et efficace. C'est très exactement la position défendue par l'Allemagne, et la plupart de nos partenaires européens
Quelques références sérieuses :
http://www.performance-publique.budget.gouv.fr/fileadmin/medias/documents/ressources/PLF2012/rapport_depense_2012.pdf
http://www.strategie.gouv.fr/system/files/4avril-tabdebordue-2012-final_le10avr_0.pdf
http://www.lecri.fr/2011/06/19/depenses-publiques-comparaison-france-allemagne/23916
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=T10F133
http://www.insee.fr/fr/ffc/tef/tef2012/T12F133/T12F133.pdf
http://insee.fr/fr/mobile/etudes/document.asp?reg_id=0&ref_id=T12F133
Nous donnons une image lamentable au monde entier, nous avions déjà le cirque Pinder, maintenant nous avons le cirque Hollande et sa clique de comiques !