Seigneur, vous m’avez mise en ce monde où tout passe,
Où tout s’évanouit, comme la fleur d’un jour ;
Et souvent, ô mon Dieu ! sans laisser plus de trace
Que la barque qui fuit sans espoir de retour !..
Seigneur, préservez-moi des dangers de ce monde
Et des séductions entraînant plus d’un cœur
Ignorant des pervers la malice profonde :
L’innocence est l’esquif sur le flot en fureur !..
Pour veiller, ô mon Dieu ! sur ma tendre jeunesse,
Vous m’avez fait le don si doux, si précieux,
D’une mère aux bras sûrs, soutenant ma faiblesse,
Mandataire ici-bas de la bonté des cieux !
Conservez-la, Seigneur, bien longtemps sur la terre,
Afin que son enfant lui prodigue, en retour
De tous les dévouements d’un noble cœur de mère,
La tendresse et les soins du filial amour !..
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